En ce qui me concerne, je me fais quelques constats :
- Les problèmes économiques et financiers sont loin d'être tous résolus, de nombreuses incertitudes et questions demeurent. Y a t-il reprise ou juste stabilisation, stabilisation durable ou ponctuelle ? Quand reprise il y aura, quelle sera sa force avec un chômage en forte hausse partout (>10%+) ? L'argent injecté dans le système pour couvrir les déficits (9000 milliards pour le budget US dans les années à venir) ne va t-il pas aussi amener une inflation trop importante ? A quel rythme pourront se deleverager les entreprises et les ménages (aux US et UK surtout) ? Selon mon point de vue, il y a des problèmes fondamentaux et tant qu'ils ne sont pas résolus, je ne vois pas très bien comment l'économie pourrait être en ordre de marche pour un nouveau cycle de croissance.
- Les résultats du 2ième trimestre ont été globalement bon car d'une part les attentes étaient basses, et d'autre part parce que les entreprises ont rationnalisé aussi drastiquement que possible avec de grands plans de licenciement. Mais le top line continue lui d'être décevant. Une fois qu'on a coupé et rationnalisé tout ce qu'on pouvait, le seul levier provient alors de la croissance du CA, qui vient de la demande. Celle-ci n'ayant pas encore fait la démonstration qu'elle était prête à s'emballer.
En conséquence, bien qu'optimiste de nature, j'ai beaucoup de mal à imaginer que la Bourse va à court terme continuer à monter fortement sans soubresauts notables, surtout avec, pour le S&P, un PE moyen de 18 voire 20 : c'est cher ! Pour autant, il y a beaucoup d'argent "on the sideline" prêt à s'investir, ce qui pourrait tout à fait alimenter encore 10 ou 15% de hausse dans les mois à venir si cet argent revenait en Bourse.
Par ailleurs, comme disait John M. Keynes, "the market can stay irrational longer than you can stay solvent.", et faire un pari sur le timing d'un retour à la raison est lui-même risqué !
Donc, j'avoue que je ne sais absolument pas de quoi demain sera fait, mais je reste très prudent actuellement, avec concrètement d'une part un % important de liquidités (>30%) pour saisir d'éventuelles opportunités, et avec d'autre part plus de valeurs défensives, à faible beta, faible multiple de valorisation et haut rendement (>8% environ) : en clair, aucune valeur Internet (même si GOOG, AMZN ou VPRT sont de très belles sociétés avec des avantages concurrentiels très solides et pérennes sur le temps), sauf un soupçon d'EBAY qui n'est pas très cher relativement (et encore).
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