De nouveau, ils montrent une impressionnante croissance pour une société qui réalise plus d'une vingtaine de milliards de $ de CA : +42% à près de 10Mds$ (9,52Mds$) !
Comme je l'évoquais je crois lors de la présentation des résultats du Q3, on arrive sur ce Q4 à un double milestone : d'abord les revenus de l'International (5 pays : France, Allemagne, UK, Chine, Japon), en croissance plus forte (+49%), égalent maintenant quasiment ceux des US; ensuite les revenus "Electronics & Other Merchandise", en croissance de 60%, égalent presque ceux du segment d'origine "Media" (+29%, ce qui est très fort dans un marché du CD et DVD en déclin).
Wall Street apprécie, évidemment, Amazon a gagné plus de 5% en "after hours" après la présentation de ses résultats.
Jeff Bezos a profité de l'occasion pour faire un petit point sur le Kindle, indiquant que "des millions de personnes en possèdent maintenant un",et "que les possesseurs de Kindle lisent énormément". Quand un livre est disponible aussi bien en version papier que Kindle, Amazon vend 6 livres Kindle pour 10 livres papier, ce excluant les livres gratuits ("free Kindle books would make the number even higher"). Au delà de ces quelques chiffres et déclarations, on en sait pas beaucoup plus sur le Kindle, combien de livres électroniques ont été vendus ni quelle est précisément la base installée.
Et pour le 1er trimestre 2010, Amazon annonce encore une croissance comprise entre 30 et 40%. Rien que ça ! Et comme ils finissent systématiquement légèrement au dessus du haut de la fourchette d'indications, on imagine ce que ça va donner.
Morale de l'histoire, tout e-commerçant a intérêt à se demander où est son positionnement et quels sont ses vrais atouts différençiants vs la pieuvre. Car elle, elle a de sacrés avantages concurrentiels, et elle les déroule méthodiquement, segment après segment. Et quand elle tombe - ce qui est rarissime - sur un vrai "os" pour elle, un pure player fortement leader de son secteur, par exemple Zappos, elle le rachète. Pire, il accepte même d'être payé à 90% en actions, preuve qu'il pense que l'action Amazon s'appréciera plus que sa propre valeur. Ce qui fut d'ailleurs bien le cas : deal signé à 85$ il y a quelques mois, Amazon est à 130$ environ aujourd'hui, +50%.
Malgré cette impressionnante croissance due à un modèle béton et des avantages concurrentiels tout aussi béton, en terme de cours de Bourse, je pense toujours qu'Amazon est bien trop cher à mon goût à 50x ses résultats 2010 prévus. Je ne dis pas qu'elle est totalement sur-évaluée, mais je pense juste qu'à son prix actuel il y a des investissements qui auront un meilleur rendement dans les années à venir.
Michel de Guilhermier
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