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Les actionnaires de Vivendi, réunis en assemblée générale extraordinaire ce lundi 9 décembre 2024, ont massivement approuvé le projet de scission de l’entreprise. Un vote qui marque une étape majeure dans la restructuration du géant français des médias, mais qui divise profondément actionnaires et observateurs.
Avec plus de 95 % des votes favorables, les actionnaires ont soutenu un projet porté par la famille Bolloré, premier actionnaire du groupe avec une participation de 29 %. Cette décision entérine la séparation de Vivendi en plusieurs entités indépendantes, parmi lesquelles Canal+, Havas, et Louis Hachette Group, regroupant notamment la participation majoritaire dans Lagardère (66,53 %) et Prisma Media.
Cependant, tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. Le fonds activiste CIAM, fervent opposant à cette scission, a dénoncé une opération contraire aux intérêts des actionnaires minoritaires et à ceux de la place de Paris. Dans un communiqué, CIAM a notamment déclaré :
« Les actionnaires n'ont pas eu d'autres alternatives de la part du management et ont ainsi été pris en otage par cette opération. Les nouvelles entités cotées ne devraient pas fournir un prix équitable, car les places de cotation ont été choisies pour contourner la réglementation française. »
La critique de CIAM ne s’arrête pas aux déclarations. Le fonds activiste a engagé deux procédures judiciaires contre le projet. La première vise une décision de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), estimant qu’aucune offre publique d’achat (OPA) obligatoire ne devait être mise en œuvre sur Vivendi. La seconde est une assignation pour annuler la scission, qu’ils considèrent comme un contournement des règles françaises en matière d’OPA obligatoires.
C’est sous l’impulsion de Vincent Bolloré que ce projet a vu le jour. L’objectif annoncé ? Réduire la décote de conglomérat qui pèse sur la valorisation de Vivendi depuis des années. La scission vise également à donner plus d’autonomie aux différentes branches du groupe pour qu’elles puissent accélérer leur développement.
Lire aussi : Vivendi fixe ses perspectives pour Canal + et Havas avant la scission
En dépit des critiques, la direction de Vivendi reste optimiste. Selon elle, cette scission est un levier stratégique pour créer de la valeur à long terme, en repositionnant chaque activité sur des marchés plus ciblés et mieux adaptés à leur croissance.
L’approbation du projet n’a pas été sans heurts. Si l’assemblée générale a atteint le quorum nécessaire pour valider la scission, des manifestations publiques ont eu lieu à l’extérieur du bâtiment à Paris, reflétant la polarisation suscitée par cette décision. La situation a nécessité l’intervention de la police pour disperser les protestataires.
Avec des entités prêtes à prendre leur envol à Londres, Amsterdam et Paris, Vivendi redessine son avenir. Mais cette décision ouvre également la voie à de nouveaux défis, entre batailles juridiques, scepticisme des marchés et attentes élevées des actionnaires. L’histoire de Vivendi est loin d’être terminée.
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