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À bord d'Air Force One, le ton est direct, presque martial. Donald Trump, en route pour Washington depuis sa résidence de Palm Beach, annonce la couleur : de nouvelles taxes sur les semi-conducteurs seront rendues publiques "dans la semaine". Quelques jours après avoir allégé la pression douanière sur certains produits chinois, le président américain opère un virage radical. L’industrie électronique, déjà secouée par les surtaxes successives, retient son souffle.
Ces propos, tenus dimanche 13 avril, marquent une nouvelle escalade dans la guerre commerciale que Trump mène tambour battant. Interrogé sur le montant précis de ces droits de douane, il s’est contenté d’un laconique : « Je l’annoncerai dans la semaine ». Mais pour le secteur technologique, le signal est clair : le répit accordé aux smartphones et ordinateurs chinois pourrait n’avoir été qu’une parenthèse.
Dans un message publié sur son réseau Truth Social, Trump justifie sa décision par des motifs de sécurité nationale. Une enquête commerciale a été ouverte sur toute la chaîne d’approvisionnement en produits électroniques, un geste lourd de conséquences à l’échelle internationale. « Nous regardons les semi-conducteurs et toute la chaîne d’approvisionnement des produits électroniques », écrit-il en lettres capitales.
Ce durcissement arrive alors que son administration avait temporairement épargné les puces électroniques de la surtaxe générale de 10 %. Le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a d’ailleurs précisé que ces produits stratégiques seront vraisemblablement visés par des taxes sectorielles dans un à deux mois.
Lire aussi : La Chine relève à 125 % ses droits de douane sur les importations américaines
Trump martèle sa vision : produire les puces, les composants, les technologies aux États-Unis. « Nous voulons fabriquer nos semi-conducteurs dans notre pays », a-t-il répété à plusieurs reprises. Mais au-delà du discours souverainiste, c’est la stratégie électorale du président qui semble dicter ce tempo. Se montrer dur avec la Chine, tout en rassurant les industriels américains, un exercice d’équilibriste.
Le flou reste total sur l’ampleur des droits de douane. Pour l’instant, certains produits chinois comme les smartphones et ordinateurs bénéficient encore d’un taux "réduit" de 20 %, contre 145 % pour d'autres biens technologiques chinois depuis la semaine dernière. Une faveur temporaire, selon toute vraisemblance.
Trump n’a pas voulu s’avancer sur le sort de ces produits, préférant insister sur la nécessité de « montrer une certaine flexibilité ». Un mot choisi qui cache mal la menace d’un élargissement des taxes à d’autres segments-clés du marché technologique. En clair : tout le secteur est potentiellement dans le viseur.
Le président a aussi précisé qu’il allait « parler aux entreprises », laissant entendre que des négociations discrètes sont en cours pour éviter un choc trop brutal sur les marchés. Mais selon Howard Lutnick, il ne fait aucun doute que les semi-conducteurs resteront au cœur de cette nouvelle offensive douanière, notamment à l’égard de la Chine.
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