Renault tire son épingle du jeu avec un chiffre d’affaires à 11,7 milliards d’euros au 1er trimestre, malgré un marché automobile européen en repli. Ce bond commercial, légèrement masqué par un effet de change défavorable, s’appuie sur une montée en puissance des véhicules électrifiés et une dynamique impressionnante à l'international. Le constructeur a écoulé près de 565 000 véhicules sur les trois premiers mois de l’année, en hausse de 2,9 % par rapport à la même période en 2024.
Cette progression contraste avec un contexte macroéconomique incertain et une demande volatile. Pourtant, Renault s’offre le luxe de surperformer le marché européen en baisse, notamment grâce aux cartons commerciaux de la Renault 5 E-Tech, du Scenic E-Tech ou encore de la Dacia Sandero. Une stratégie produits qui paie, soutenue par un recentrage sur les ventes à particuliers et une montée en gamme continue.
Les ventes électriques de Renault explosent, surtout en Europe
Le virage électrique de Renault ne fait plus de doute. En Europe, les véhicules électrifiés représentent désormais 61,2 % des ventes de la marque, en hausse de 15 points par rapport au premier trimestre 2024. Cette progression spectaculaire est tirée par :
- Une envolée des ventes de véhicules hybrides (+46,1 %), qui atteignent un mix de 44,1 %.
- Une croissance fulgurante des véhicules 100 % électriques (+87,9 %), avec un mix à 17,1 %.
- La Renault 5 E-Tech en tête de son segment, contribuant largement à ce succès.
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En parallèle, Renault s’impose comme numéro deux du marché hybride (HEV) européen, preuve que sa double stratégie thermique/électrique reste pertinente. Cette offre complète permet au constructeur de ne pas dépendre exclusivement du rythme de la transition énergétique et d’ajuster son portefeuille en fonction des marchés.
Une stratégie commerciale recentrée sur la valeur et l’international
La croissance de Renault ne se limite pas au Vieux Continent. À l’international, les chiffres parlent d’eux-mêmes : +21,1 % en Amérique latine, +45,5 % au Maroc, ou encore +11,6 % en Corée du Sud. Des marchés moteurs pour le groupe, qui y déploie son “International game plan”, notamment via le succès du Grand Koleos ou les premières commandes du Kardian.
Autre levier de performance : le recentrage sur les ventes à particuliers, désormais à 58,5 % du total, soit près de 17 points au-dessus de la moyenne du marché. Cette politique permet de mieux maîtriser les prix, d’améliorer les marges et de renforcer les valeurs résiduelles, un atout crucial pour le financement.
Le mix de véhicules vendus dans les segments C et supérieurs atteint 40,6 %, renforçant cette montée en gamme. Côté Dacia, la Sandero reste le modèle le plus vendu en Europe tous canaux confondus, et le lancement du Bigster, avec déjà plus de 13 000 commandes, marque une offensive assumée sur les SUV.
Chiffre d'affaires stable, mais perspectives solides pour 2025
Si le chiffre d'affaires consolidé s'établit à 11,675 milliards d'euros, en très légère baisse de 0,3 % en données brutes, il progresse néanmoins de 0,6 % à taux de change constants. Un résultat plombé par des effets de change défavorables, notamment au Brésil, en Argentine et en Turquie.
Le chiffre d'affaires automobile atteint 10,128 milliards d’euros, avec un recul de 3 % attribuable en partie à un déstockage plus marqué des concessions et à la fin de certaines ventes de moteurs à des partenaires après la sortie de Horse en 2024. À noter que le mix produit, soutenu par les nouveaux modèles, compense largement ces effets avec un gain de +3,7 points.
Renault confirme ses ambitions pour l’année : une marge opérationnelle d’au moins 7 % et un free cash-flow supérieur à 2 milliards d’euros, malgré les investissements dans la R&D en Inde. D’ici fin 2025, le constructeur disposera de la gamme la plus jeune du marché européen, avec 7 lancements prévus (dont Renault 4 E-Tech, Dacia Bigster, Alpine A390).
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