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Jensen Huang, CEO NVIDIA
À Wall Street, le plafond vient d’éclater. Ce mercredi 9 juillet 2025, Nvidia est devenue la première entreprise au monde à franchir les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le spécialiste des semi-conducteurs, pilier de la révolution de l'intelligence artificielle, s’installe sur le trône du marché mondial, devant Microsoft et Apple. Une performance sans précédent, nourrie par une demande insatiable pour ses puces, aussi bien chez les géants de la tech que chez les investisseurs qui ne veulent surtout pas manquer le train.
Le titre a grimpé de près de 70 % depuis début avril, malgré une année commencée dans la tourmente. La tempête DeepSeek avait alors semé le doute sur la viabilité à long terme des investissements massifs dans les infrastructures IA. Mais ce passage à vide a rapidement été balayé par une série de résultats trimestriels des GAFAM qui ont confirmé l’appétit féroce du marché. Et les chiffres sont là : à 160 dollars, l'action Nvidia affiche un PER de 32, bien en deçà de la moyenne de 50 sur les douze derniers mois, selon Bloomberg. Un paradoxe qui alimente encore davantage la frénésie.
Tout a basculé sous la houlette de Jensen Huang, patron charismatique qui a transformé une marque de puces pour jeux vidéo en leader mondial de l'IA. Grâce à ses GPU massivement adoptés dans l'entraînement et l’inférence des modèles d’intelligence artificielle, Nvidia est devenu le centre de gravité technologique des années 2020.
Selon Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital, « l’entreprise capte l’essentiel des dépenses d’investissement dans l’IA ». Un quasi-monopole qui rend les perspectives financières vertigineuses… mais difficiles à modéliser sur le long terme : « Le marché évolue à une vitesse telle que les prévisions deviennent très vite obsolètes », prévient l’analyste.
Microsoft, Meta, Amazon, Alphabet et Apple comptent parmi ses plus gros clients, représentant à eux seuls 40 % du chiffre d'affaires de Nvidia, souligne Emily Jarvie, analyste chez Proactive Investors. À ce niveau de dépendance, la moindre inflexion dans les commandes de ces géants pourrait avoir des conséquences lourdes. D’autant plus que ces mêmes entreprises représentent désormais 24 % de l’indice S&P 500, accentuant le phénomène de concentration dans les portefeuilles.
Si la capitalisation de Nvidia est aujourd’hui plus importante que l’ensemble du CAC 40 (2.900 milliards de dollars), cette ascension éclair soulève aussi des interrogations. À peine un an après avoir dépassé les 1.000 milliards de dollars, l’entreprise a multiplié sa valeur par quatre. Pour rappel, Apple a mis deux ans à passer de 2.000 à 3.000 milliards.
Du côté des analystes, le consensus est quasi total. D’après les données Bloomberg, 68 analystes recommandent l’achat du titre, contre un seul à la vente. Un engouement massif, mais aussi un signal de vigilance : « Cela pose un véritable risque de concentration au sein des portefeuilles », avertit Raphaël Thuin. Les gérants, eux, ont les mains liées. Refuser Nvidia, c’est s’éloigner de la performance de l’indice de référence. Et donc courir un risque professionnel.
L’ombre d’un krach technologique ne plane pas encore. Mais avec une envolée de +2.600 % depuis janvier 2020, contre +95 % pour le S&P 500, la moindre secousse sur l’IA pourrait secouer tout le marché.
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