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Malgré la surtaxe de 75 Meuros, BPCE signe un trimestre solide et gagne 230 000 clients


Actualité publiée le 06/05/25 19:53

Malgré une dynamique commerciale éclatante, BPCE voit ses résultats freinés par une surtaxe fiscale surprise. Mais derrière cette charge, la banque révèle des performances solides et des ambitions stratégiques affirmées.

Il s’en est fallu de peu. Sans cette charge fiscale exceptionnelle imposée par le gouvernement, le groupe BPCE aurait affiché une progression nette de ses bénéfices ce trimestre. Au lieu de cela, le bénéfice net accuse un recul de 5 %, s’établissant à 835 millions d’euros contre 875 millions un an plus tôt. En cause : une surtaxe d’impôt sur les sociétés qui a amputé les comptes de 75 millions d’euros sur les trois premiers mois de 2025.

Cette mesure votée en début d’année par le Parlement devrait représenter 150 millions d’euros de charges fiscales sur l’année entière, estime Nicolas Namias, président du directoire. « C'est une source de fierté car cela reflète notre engagement auprès des entreprises françaises, mais cela suscite aussi un questionnement : pourquoi taxer ceux qui soutiennent l'économie ? », a-t-il déclaré.

Des revenus en forte hausse malgré la pression fiscale

Si la ligne des bénéfices net a souffert, les revenus opérationnels, eux, s’envolent. Le produit net bancaire (PNB) atteint 6,3 milliards d’euros, en hausse de 10 % sur un an. Une progression tirée à la fois par la banque de détail et la banque de grande clientèle, toutes deux en croissance à deux chiffres.

Dans le détail :

- La banque de proximité et assurance, qui regroupe les réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne, a généré 4,1 milliards d’euros de revenus (+10 %).

- La marge nette d’intérêt, indicateur clé de rentabilité pour les activités de prêt, bondit de 23 %, signalant une nette amélioration du modèle économique.

- Les activités mondiales de Natixis CIB enregistrent un trimestre record, avec 1,2 milliard d’euros de revenus (+13 %) et 400 millions d’euros de bénéfice net.

BPCE a également profité de la baisse du taux du Livret A, passé de 3 % à 2,4 %, générant une hausse estimée de 1 % de revenus sur un an, selon Fitch Ratings. Cette évolution favorise mécaniquement la rentabilité du groupe, gros pourvoyeur de ce placement réglementé.

Une dynamique commerciale solide et des projets d’envergure

Outre les chiffres, la conquête de nouveaux clients bat son plein. Pas moins de 230 000 nouveaux clients ont rejoint les rangs des deux réseaux coopératifs depuis janvier. Les encours de crédit progressent légèrement à 725 milliards d’euros, dont 401 milliards pour le financement de l’habitat.

Le groupe affiche également une hausse de 21 % de son résultat brut d’exploitation, avec un coefficient d’exploitation ramené à 68,2 %, traduisant une meilleure maîtrise des coûts malgré une inflation persistante des charges (+5 %). « C'est une équation très solide que nous présentons », résume Nicolas Namias.

BPCE poursuit par ailleurs deux chantiers stratégiques majeurs. Le premier concerne le rachat, finalisé en mars, de SGEF, la branche de leasing de Société Générale, pour un montant de 1,1 milliard d’euros. Cette acquisition a permis la création de BPCE Equipment Solutions, une entité désormais présente dans 24 pays et totalisant 15 milliards d’euros d’encours. Le second chantier porte sur le projet de rapprochement avec Generali dans le domaine de la gestion d’actifs, annoncé en janvier. Selon les dirigeants du groupe, ce projet progresse conformément aux prévisions.

Un pilotage prudent face aux risques économiques

Dans un contexte de tensions géopolitiques et de volatilité persistante des marchés, le coût du risque a bondi de 70 % sur un an, à 651 millions d’euros. Ce montant inclut une provision préventive de 100 millions liée aux scénarios macroéconomiques défavorables. En revanche, les défauts effectifs de paiement ont reculé de 12 % sur un trimestre, à 554 millions.

Cette approche prudente illustre la volonté du groupe de sécuriser ses résultats à moyen terme, tout en poursuivant ses ambitions commerciales et industrielles. Nicolas Namias l’assure : « Nous menons un très beau projet de croissance ». Pour BPCE, 2025 s’annonce comme l’année de l’équilibre entre prudence fiscale, expansion commerciale et transformation stratégique.

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