Lufthansa a traversé un premier trimestre 2025 difficile. Le groupe allemand a dévoilé mardi une perte nette de 885 millions d'euros, bien plus importante que celle enregistrée un an plus tôt (734 millions d'euros). Ce chiffre dépasse largement les attentes du consensus Factset, qui tablait sur une perte réduite à 248 millions d'euros.
Entre janvier et mars, la demande de transport de passagers est restée « toujours élevée » selon le groupe, avec une hausse de 6 % des ventes. Une légère augmentation du prix moyen des billets (+0,4 %) a également soutenu le chiffre d'affaires. Mais cette dynamique n'a pas suffi à compenser l'explosion des coûts, liée notamment à l’augmentation des redevances de contrôle aérien, des frais aéroportuaires et des services de maintenance. Le décalage des vacances de Pâques, tombées cette année au deuxième trimestre, a aussi pesé sur les résultats.
Quels facteurs expliquent les pertes accrues de Lufthansa ?
Plusieurs éléments conjugués expliquent le creusement des pertes : la hausse généralisée des coûts opérationnels, le report de la forte activité habituellement enregistrée durant les vacances de Pâques au deuxième trimestre, ainsi que l'impact des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et l'Union européenne. Malgré ces vents contraires, Lufthansa est parvenue à dégager un résultat opérationnel (Ebit) de 722 millions d'euros, en ligne avec ses prévisions internes. Ce chiffre illustre la résilience de son modèle économique, même dans un contexte particulièrement incertain.
Pourquoi Lufthansa reste confiant pour l’année 2025
Lufthansa a choisi de maintenir ses prévisions pour l’année 2025. Le groupe anticipe un résultat opérationnel « nettement supérieur » à celui de 2024, année où il avait dégagé 1,6 milliard d'euros. Cette confiance repose sur un été 2025 annoncé comme « solide », avec une demande soutenue pour les vols transatlantiques. En mars, Lufthansa a transporté 25 % de passagers supplémentaires entre les États-Unis et l'Europe par rapport à l'année précédente.
Parallèlement, Lufthansa a mis en place une « cellule de crise » pour surveiller de près l'évolution de la situation économique et commerciale. Le groupe affirme vouloir rester capable d'ajuster rapidement ses capacités si la demande venait à se contracter.
Les défis à venir pour le groupe aérien allemand
Si la dynamique estivale semble prometteuse, Lufthansa reste prudente face aux risques économiques. « Les incertitudes macroéconomiques, en particulier les tensions commerciales entre les États-Unis, l'UE et d'autres régions, empêchent d'anticiper les trimestres à venir avec précision », souligne le groupe.
Lire aussi : Lufthansa enregistre le plus gros CA annuel de son histoire en 2024
Depuis l'été dernier, Lufthansa mène un vaste plan d’économies pour renforcer la compétitivité de sa compagnie principale, notamment face à des coûts fixes de plus en plus élevés. Le groupe a aussi étendu son portefeuille en prenant 41 % d'ITA Airways en janvier 2025, consolidant ainsi sa position stratégique sur le marché européen.
© AbcBourse.com. Tous droits réservés