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Le couperet est tombé ce vendredi 21 mars : Luc Rémont n’est plus le PDG d’EDF. Convoqué à Bercy en début d’après-midi, il a été officiellement remercié par le ministre de l’Économie, Eric Lombard, après des semaines de tensions grandissantes avec les poids lourds de l’industrie française.
Arrivé en novembre 2022 avec la lourde tâche de piloter la relance du parc nucléaire français, Rémont n’aura pas tenu jusqu’à la fin de son mandat initialement prévu pour cinq ans. La décision de mettre aux enchères une partie de l’électricité nucléaire a provoqué une fronde inédite des industriels, en pleine renégociation de leurs contrats de long terme. Dans les couloirs de Bercy, son départ précipité bruissait depuis plusieurs jours. Il est désormais acté.
Depuis plusieurs mois, les tensions étaient vives entre EDF et les grands consommateurs d’électricité, à commencer par les géants de la métallurgie, de la chimie ou de l’automobile. Ces derniers s’insurgent contre la nouvelle politique commerciale d'EDF, qui rend plus incertain l’accès à une électricité bon marché sur le long terme. Cette stratégie, pilotée par Rémont, visait à rendre le groupe plus rentable, mais s’est heurtée de plein fouet à l’objectif de souveraineté énergétique défendu par le gouvernement.
« La décision de vendre l’électricité nucléaire via des enchères a été perçue comme une trahison par les industriels historiques », confie une source proche du dossier. Plusieurs ministres, actuels ou passés, ont aussi exprimé leur malaise face à cette orientation. Bruno Le Maire, Roland Lescure et Marc Ferracci auraient tous fait part de leur désaccord, accélérant la mise à l’écart du PDG.
Issu de Schneider Electric, Luc Rémont avait pris la tête d’EDF après le départ de Jean-Bernard Lévy. Sa nomination, saluée à l’époque pour son profil de gestionnaire expérimenté, intervenait dans un contexte particulièrement tendu : dette colossale d’EDF, retards sur les chantiers EPR, retour de l’État comme actionnaire unique et enjeux de réindustrialisation.
Officiellement nommé pour cinq ans, son mandat d’administrateur devait être renouvelé en juin prochain. Ce point technique ne l’a pas protégé d’un limogeage express, preuve que l’Élysée a souhaité reprendre la main sans attendre, alors que la pression monte sur la facture énergétique des entreprises.
Le nom de Bernard Fontana, actuel PDG de Framatome depuis 2015, circule déjà avec insistance pour succéder à Luc Rémont. Framatome, filiale d’EDF spécialisée dans les technologies nucléaires, joue un rôle stratégique dans les projets de relance du parc atomique tricolore. Fontana, ingénieur et fin connaisseur du secteur, pourrait incarner un retour à une ligne plus technocratique et plus alignée avec les attentes de l’État.
Le changement à la tête d’EDF intervient dans un contexte de grande fébrilité : relance des EPR, crise énergétique européenne, révision des tarifs régulés, pression climatique. L’État ne peut plus se permettre de faux pas. La nomination du futur PDG sera un signal fort sur l’orientation à venir de la politique énergétique française.
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gars d1
21/03/25 15:47
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"Il ne quitte pas" : LUC Remont est viré, suite au coup de gueule du PDG de Saint Gobain … Ça a bien du chauffer du coté des portables dans les coulisses des ministères… Un "bras d'honneur à l'industrie française": le PDG de Saint-Gobain dénonce l'électricité trop chère d'EDF |
Dubaisan
21/03/25 16:10
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L'immense connerie , mais personne et surtout pas Macron ne l'assumeront, a été de se soumettre au diktats de l'UE écolo et cie, et d'ouvrir la "distribution" de l'électricité à des opérateurs rapaces, qui au nom de la "saine concurrence" ont revendu très cher aux industriels, de l'électricité produite par EDF achetée à des prix très bas.....Ils ont tué le reste d'industrie!.. |
gars d1
21/03/25 16:35
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Je note : "Luc Rémont avait pris la tête d’EDF après le départ de Jean-Bernard Lévy. Sa nomination, saluée à l’époque pour son profil de gestionnaire expérimenté, intervenait dans un contexte particulièrement tendu : dette colossale d’EDF, retards sur les chantiers EPR, retour de l’État comme actionnaire unique et enjeux de réindustrialisation. " Hors rentabilité en hausse, le problème reste entier… Surtout que exemple, la suisse refuse de lâcher plus d'eau pour faire tourner le site nucléaire de Bugey qui doit accueillir 2 EPR… A noter sur le graphe du timing au dessous : les hâchures blanches, c'est le retard non estimé… et donc tout ce décale comme à Flamanville… Donc en 2035, ça ne sera pas prêt… Les voitures à moteurs thermiques vont valoir chères et devraient partir comme des petits pains, vu que normalement on aura plus d'en vendre des neuves. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient…
Message complété le 21/03/2025 16:55:40 par son auteur. A noter encore que concernant RTE, il va devoir augmenter ses tarifs de transport de l'électricité vu toute la modernisation de réseau électriques qu'il va devoir absorber, sans compter en plus les nouvelles infrastructures de raccordements et de distributions des EPR… |
Half
21/03/25 18:16
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Moralité :"Ne jamais être trop bon dans son domaine"! Quelque part c'est lui qui l'a cherché, est-ce qu'on lui a demandé de faire autant de bénéfices ? En faisant autant de bénéfices il s'est fait un paquet d'ennemis... La prochaine fois il fera moins de bénéfices pour ne pas énerver les jaloux. Cette histoire est triste pour la France pour une fois qu'on avait un bon pdg, on le vire. |
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