Les marchés financiers s’enflamment une nouvelle fois autour de Worldline, le géant français des paiements en ligne. La société, affaiblie par une chute historique de son cours en Bourse et des résultats décevants, est désormais au cœur de l’attention de plusieurs fonds d’investissement, avec Bain Capital en tête. Mais que se trame-t-il exactement dans les coulisses de cette possible OPA ?
Une société fragilisée, une opportunité pour les investisseurs
Worldline traverse une période mouvementée : son action a chuté de 56% en 2024, atteignant un niveau historiquement bas de 5,87 euros avant de rebondir récemment à 8 euros. En parallèle, l’entreprise a dû affronter des avertissements sur ses résultats et un remaniement de sa direction, fragilisant davantage son image sur les marchés.
Cette situation semble avoir attiré l’attention de grands noms du capital-investissement, dont Bain Capital, qui aurait entamé des discussions exploratoires pour structurer une éventuelle offre de rachat, selon des sources proches du dossier citées par Reuters.
Bain Capital, déjà bien implanté dans le domaine des paiements avec une participation de 10% dans l’italienne Nexi, envisage différentes options pour prendre le contrôle de Worldline. Cependant, ce projet pose une question stratégique majeure : que faire de sa participation dans Nexi, un concurrent direct de Worldline ?
Cette question, selon des analystes, pourrait freiner ou complexifier la mise en œuvre d’une offre formelle. Pour l’instant, les discussions restent au stade préliminaire, et aucune décision n’a encore été arrêtée.
Une reprise spéculative sur le titre
L’impact de ces rumeurs ne s’est pas fait attendre : l’action Worldline a bondi de plus de 20% après ces révélations, reflétant un regain d’optimisme des investisseurs. Toutefois, cette envolée reste à mettre en perspective : en juillet 2021, le titre avait atteint un pic à 85 euros, bien loin de sa valorisation actuelle.
Worldline, anciennement filiale d’Atos, bénéficie d’un actionnariat diversifié, avec des acteurs stratégiques comme SIX Group (10,5%), Harris Associates (8%) et Crédit Agricole (7%), ce dernier ayant récemment renforcé ses liens avec la société à travers un partenariat clé. Ces acteurs pourraient jouer un rôle crucial dans la décision de céder ou non la société à un fonds privé.
Pour l’instant, ni Bain Capital ni Worldline n’ont souhaité commenter ces spéculations, laissant le marché et les analystes dans l’expectative. La prudence reste de mise, car rien ne garantit qu’une offre formelle sera déposée, même si les indices d’une telle démarche se multiplient.
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