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Echec des discussions avec Renault: Fiat pointe du doigt le gouvernement français


Actualité publiée le 06/06/19 09:58

Le constructeur Fiat Chrysler (FCA) a retiré dans la nuit de mercredi à jeudi sa proposition de fusion avec Renault (AFP/Archives/MARCO BERTORELLO)

Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA), qui a retiré dans la nuit de mercredi à jeudi sa proposition de fusion avec le français Renault pour former le numéro 3 mondial de l'automobile, a fait porter la responsabilité de cet échec au gouvernement français qui s'en est vivement défendu.

L'échec des négociations a entraîné une sanction immédiate des deux constructeurs sur les marchés boursiers. Vers 13H15 à Paris, le titre de Renault décrochait de 6,58% à 52,50 euros et celui de FCA, après avoir perdu 3% à l'ouverture à Milan, revenait dans le vert (+0,02% à 11,72 euros).

Sans viser de coupable, Renault s'est contenté d'exprimer, par communiqué, "sa déception de ne pas pouvoir approfondir la proposition de FCA", qui a prouvé, à ses yeux, "l'attractivité" du groupe au losange et de son alliance avec Nissan.

Dès le retrait de son offre, FCA avait été moins diplomate en ciblant nommément l'État français, actionnaire de Renault, estimant que les "conditions politiques" n'étaient pas réunies en France pour "mener à bien un tel rapprochement".


Le siège du groupe Renault, le 19 novembre 2018 à Boulogne-Billancourt (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Une source proche du constructeur italo-américain jeudi matin a été encore plus claire: "la position soudaine et incompréhensible de Bercy" se trouve au cœur de l'échec des discussions, selon elle. "De nouvelles exigences du gouvernement français ont conduit à cette situation dommageable pour toutes les parties", a déclaré cette source à l'AFP.

Le ministère français de l'Economie a rétorqué jeudi n'avoir pas eu de nouvelle exigence et avoir uniquement demandé un délai de cinq jours pour permettre à Renault de "s'accorder avec (son) partenaire japonais" Nissan, qui n'avait pas apporté le "soutien explicite" voulu par l'Etat actionnaire pour mener à bien ce rapprochement.

"La raison pour laquelle ce +deal+ ne s'est pas fait est liée à la préservation de l'alliance entre Renault et Nissan, ça n'a rien à voir (...) avec des interventions politiques", a assuré un responsable de Bercy lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

"Nous avons été très clairs: il nous fallait le soutien explicite de Nissan pour que la fusion se réalise dans le cadre de l'Alliance. On ne pouvait pas mettre en cause la pérennité de l'alliance dans cette opération", a-t-on ajouté.

"Nos positions n'ont pas changé, ils sont gonflés de dire ça chez Fiat", avait rétorqué plus tôt une source gouvernementale. "On aurait aimé que le +deal+ se fasse, mais pas à n'importe quelle condition".

"Dès la présentation de cette offre, l'Etat, actionnaire de Renault à 15,1%, l'a accueilli avec ouverture et a travaillé de manière constructive avec l'ensemble des parties prenantes", a assuré le ministre de l'Economie Bruno le Maire dans un communiqué.


Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale, le 5 juin 2019 à Paris (AFP/JACQUES DEMARTHON)

Quatre conditions avaient été fixées par le gouvernement, a-t-il ajouté: la réalisation de cette opération dans le cadre de l'alliance entre Renault et Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels en France, le respect dans la gouvernance des équilibres entre Renault et FCA, et la participation de ce futur ensemble à l'initiative des batteries électriques engagée avec l'Allemagne.

Selon Bruno le Maire, un accord avait été trouvé sur trois de ces quatre conditions.

- "Demande de garanties" -


Renault - Fiat Chrysler (AFP/Archives/Gal ROMA)

"L'Etat français a demandé des garanties. Il a bien fait. Demander du temps pour un mariage, c'est normal", a renchéri le ministre du Budget, Gérald Darmanin, sur la radio Franceinfo, ne fermant cependant pas la porte à une reprise des négociations. "Aujourd'hui, il faut protéger l'emploi automobile français", a-t-il ajouté.

Cette fusion aurait créé un groupe de plus de 30 milliards d'euros de valorisation boursière, produisant 8,7 millions de véhicules par an. Le projet prévoyait la création d'une holding basée à Amsterdam et détenue à parts égales par les actionnaires de Renault et FCA.

La famille Agnelli, qui possède 29% de Fiat Chrysler, aurait vu sa part mécaniquement diluée à 14,5%, mais serait restée de loin le premier actionnaire, pesant près du double de l'Etat français qui serait tombé à 7,5% du capital.

Mercredi soir, au siège de Renault, selon une source proche du constructeur, l'ensemble des administrateurs s'était pourtant prononcé en faveur de la fusion, sauf un représentant des salariés affilié la CGT qui s'y est opposé, et les deux représentants de Nissan qui comptaient s'abstenir tout en indiquant qu'ils pourraient dire oui "avec un peu plus de temps".

Tenu à l'écart des discussions entre Renault et FCA jusqu'à l'annonce du projet il y a dix jours, Nissan, dont Renault détient 43% du capital, et qui contrôle 15% de Renault, craignait d'être marginalisé dans l'opération, mais y voyait aussi des opportunités en matière de partages de technologies.

Les relations au sein du partenariat franco-japonais se sont considérablement tendues depuis l'arrestation en novembre dernier de l'ancien patron emblématique Carlos Ghosn, mis en examen au Japon pour diverses malversations à la suite de dénonciations par des dirigeants de Nissan.

pid-vab-aro-map-jul/fka/LyS

© 2019 AFP

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3 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

philiproy
06/06/19 11:00
a quel moment notre ministre a pu penser que cette association était mauvaise
peut etre la meme qui lui fait vendre les bijoux de familles ADP la francaise des jeux etc
monsieur le ministre de l économie retourner sur les bancs de l école et apprener
dematons
06/06/19 11:03
C'était couru d'avance.
Quel chef d'entreprise digne de ce nom allait vouloir se mettre dans une opération gigantesque avec à bord l'état français, c'est à dire ce qui se fait de mieux pour couler une entreprise.
L'état français, c'est à dire des rigolos : politicien peureux et démagos dont le gilet jaune Lemaire, une droite étatiste et une gauche socialo communiste, les braillards cgtistes, etc, etc

Le patron de FIAT est un très bon, en face il avait des Français très moyens qui tremblent devant l'état.
Il a vite compris.
dematons
06/06/19 11:20

le rôle d'un état dans un pays libre qui se développe, c'est d'assurer la sécurité du pays et de ses habitants, de fixer les règles de vie et de les faire respecte.

dans un pays socialiste, c'est à dire dans un pays sous surveillance permanente qui oppresse, l'état c'est à dire les politiciens et l'armée de bureaucrates, veulent diriger l'économie, c'est à dire utiliser l'argent des autres, en pensant qu'ils en ont les capacités.

Les faits et l'histoire montrent que les premiers réussissent toujours, pour le bonheur de leurs habitants 'usa, canada, nlle zelande, suisse, luxembourg, pays bas, etc

et que les seconds échouent toujours pour le grand malheur de leurs habitants (anciens pays de l'est, venezuela, cuba, etc).

La France est encore marquée pour une part importante de sa population par l'illusion que l'état c'est mieux que le privé.

malgré la réalité des faits : Renault nationalisé en faillite, F.Telecom nationalisé cher, lent, vieillot, sncf, edf, cr. lyonnais, ratp, etc

Et donc il pense que les fonctionnaires doivent fabriquer des voitures, des casseroles, transporter les gens, faire décoller les avions, les fabriquer, payer les parasites sociaux, etc, etc


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