Le géant de la distribution Carrefour a annoncé ce jeudi 24 avril une hausse de 2,9 % de ses ventes en données comparables au premier trimestre 2025. Le chiffre d’affaires du groupe atteint 22,67 milliards d’euros, tiré principalement par l’Amérique latine, notamment le Brésil, tandis que le marché français accuse un repli de 1,7 %. Cette publication conforte les objectifs annuels fixés par le PDG Alexandre Bompard, malgré un contexte de consommation toujours morose sur le territoire national.
En France, les ventes restent pénalisées par une consommation alimentaire atone, en dépit de l’intégration récente des magasins Cora et Match. Ailleurs, notamment en Espagne et en Amérique du Sud, les résultats témoignent d’un dynamisme plus net. Le contraste entre les marchés traduit une adaptation locale différenciée, mais aussi une dépendance croissante aux performances de ses filiales étrangères.
La croissance de Carrefour repose désormais sur l’Amérique latine
Dans un communiqué, Carrefour souligne une performance « conforme aux perspectives annuelles » et un « maintien de ses objectifs financiers pour 2025 ». Si la maison mère française reste en léger repli, ses filiales à l’étranger brillent : en Amérique latine, les ventes progressent de 12,2 % en comparable, tirées par le Brésil, désormais deuxième marché du groupe. À lui seul, ce pays affiche une croissance de 5,4 %, grâce à une fréquentation accrue et à un panier moyen plus élevé.
Cette dynamique permet à Carrefour de compenser les difficultés rencontrées en Europe. En Espagne, le chiffre d’affaires reste solide, tandis qu’en Belgique et en Italie, la consommation fléchit. L’activité globale, elle, reste robuste : +2,3 % en brut par rapport au premier trimestre 2024.
En France, un rebond qui peine à s’amorcer malgré les rachats
Avec une baisse de 1,7 % des ventes en comparable, le marché français demeure le point faible du groupe. Malgré une "amélioration séquentielle" par rapport au dernier trimestre de 2024, aucun redressement net ne se dessine. Carrefour attribue cette stagnation à un climat de consommation toujours peu porteur, marqué par des volumes alimentaires qui peinent à remonter.
L’intégration de Cora et Match, finalisée fin 2024, n’a pas encore permis de renverser la tendance. L’impact de ces acquisitions devrait toutefois se faire sentir davantage dans les prochains trimestres, notamment grâce aux synergies logistiques et à la consolidation du parc d’hypermarchés.
Carrefour garde toutefois le cap sur ses 1,2 milliard d’euros d’économies de coûts annoncées pour 2025, tout en promettant une légère progression de son résultat opérationnel courant, de son EBITDA et de son cash-flow libre net. Le distributeur met aussi en avant la "nature locale" de son activité, qui le protège partiellement des tensions géopolitiques actuelles.
Quelle perspective pour Carrefour dans les prochains mois ?
Le groupe mise sur une stabilisation progressive du marché européen et une poursuite de sa croissance à l’international pour atteindre ses objectifs. Le déploiement de nouvelles offres digitales, la transformation de ses magasins et la montée en puissance du e-commerce alimentaire doivent aussi jouer un rôle crucial dans la stratégie à venir.
La grande distribution reste pourtant confrontée à un défi majeur : relancer la consommation en France, où l’hypermarché continue de perdre du terrain. La capacité de Carrefour à réinventer ce format historique pourrait bien être l’enjeu clé de son année 2025
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