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Bolloré profite de l'intégration de Vivendi


Actualité publiée le 22/03/18 19:23

Fin avril 2017, Vincent Bolloré, ici le 26 juin, avait annoncé que son groupe détenait quasiment la majorité des voix de Vivendi (AFP/Archives/Zakaria ABDELKAFI)

Confronté à une offensive du fonds américain Elliott récemment entré au capital de Telecom Italia (Tim), Vivendi a opté pour des démissions en masse du conseil d'administration de l'opérateur italien afin de provoquer une assemblée générale de renouvellement le 4 mai.

Huit des 15 membres du conseil d'administration de Tim -- trois administrateurs de Vivendi et cinq indépendants élus sur proposition du géant français --, ont démissionné jeudi, a annoncé l'opérateur, dont Vivendi est le premier actionnaire avec 24% du capital.

"En tant que président de Tim, et dans l'intérêt de tous les actionnaires, je veux affranchir le conseil du climat d'incertitude qui s'est créé", a expliqué à la presse Arnaud de Puyfontaine, alors qu'Elliott, qui a annoncé la semaine dernière détenir plus de 5% de Tim, réclamait son départ et celui de cinq autres administrateurs.

La démission de Giuseppe Recchi, vice-président exécutif de l'opérateur, est immédiate, tandis que celle de M. de Puyfontaine et des six autres administrateurs sur le départ prendront effet après l'approbation du bilan et la confirmation d'Amos Genish au poste de directeur général lors d'une première assemblée générale déjà prévue le 24 avril.

Lors de la deuxième assemblée générale convoquée pour le 4 mai, "les actionnaires pourront choisir rapidement un conseil renouvelé", a ajouté M. de Puyfontaine. "Chaque actionnaire aura l'opportunité de choisir entre un plan industriel capable de créer de la valeur sur le long terme et un programme d'ingénierie financière à court terme".

Dans une lettre aux actionnaires la semaine dernière, Elliott s'était dit convaincu de la nécessité d'un conseil d'administration indépendant et avait dénoncé une "mauvaise gestion du conseil contrôlé par Vivendi" s'étant "traduite par des problèmes profonds de gouvernance, une baisse de sa valorisation et des échecs stratégiques".

Elliott, parfois qualifié de fonds "vautour", gère quelque 34 milliards de dollars d'encours et a régulièrement investi dans des entreprises en difficulté ou dont le titre est sous-évalué, en engageant souvent un bras de fer avec leur direction.

- Mesurer les forces -

Et c'est bien un bras de fer qui semble s'engager. La démission de huit administrateurs au lieu des six réclamés a pour effet de rebattre complètement les cartes au conseil d'administration, obligeant à redésigner tous les administrateurs alors qu'Elliott ne demandait qu'un renouvellement partiel.


Huit des 15 membres du conseil d'administration de Tim -- trois administrateurs de Vivendi et cinq indépendants élus sur proposition du géant français --, ont démissionné le 22 mars 2018 (AFP/Archives/GIUSEPPE CACACE)

Si le groupe français reste muet sur ses intentions, il semble que l'assemblée générale va au moins permettre de mesurer les forces en présence.

Début mars, Tim a publié des résultats 2017 globalement moins bons qu'attendu, avec un bénéfice net part du groupe en baisse de 38% à 1,1 milliard d'euros et un chiffre d'affaires en revanche en hausse de 4,2%, à 19,8 milliards d'euros, en ligne avec le consensus.

Il a annoncé dans le même temps son nouveau plan stratégique 2018-2019 axé sur la numérisation, l'amélioration de l'expérience client et le développement de la convergence avec plus de vidéos, de musique et de jeux.

Le groupe entend aussi lancer la séparation de son réseau avec la création d'une entité légale séparée (Netco) contrôlée à 100% par Tim et qui fournira de services en gros de manière indépendante.

Elliott défend en revanche une autre stratégie: séparer le réseau de Tim et le coter ou le vendre partiellement afin de maximiser sa valeur pour réduire la dette et générer des profits.

Le fonds veut aussi mettre fin aux "conflits d'intérêts" et a cité dans son courrier aux actionnaires des exemples où Vivendi aurait "exercé son contrôle sans considération pour les intérêts divergents des actionnaires minoritaires", comme le projet de co-entreprise Telecom Italia-Canal+, ou l'attribution par Tim d'un contrat au publicitaire Havas (dirigé par le fils de Vincent Bolloré).

© 2018 AFP

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3 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d'ain
22/03/18 19:52
Bolloré fait 699 Md'e de bénéfices, mais comme d'habitude, il se montre mesquin avec ses actionnaires en ne redistribuant que 77,76 Md'e en dividendes, soit un taux de distribution autour de 11,12%.

Je l'ai déjà dit, je n'aime pas les stratégies d'entreprise et les manip comptables auxquelles se livrent la galaxie bolloré...

Il devrait en profiter pour racheter des actions Vivendi sous peu...

gars d'ain
23/03/18 18:45
Donc si je lis bien :

• 699 millions d'euros de RN 2017
• - plus-value de 232 millions d'euros consécutive à la mise à la juste valeur des titres Vivendi dans le cadre de l'intégration
• - 77 millions d'euros de variation de la juste valeur des options d'achat d'actions Vivendi.


Reste 390 MD'e.
Bolloré detient 15,2% de vivendi hors récents évènements (qui le montent à plus de 20%) , et donc Vivendi a publié un bénéfice net ajusté à 1,31 milliard d'euros.
La cote part de Bolloré à 15,2% est donc de 199,12 Md'e.


Desquel, il faut déduire le résultat financier de l'achat et de la détention d'actions Ubi-soft réévalués car Vivendi détenait 30 489 300 titres ubi soft, soit 27,3%... Sans oublier, le phagocitage d'Havas qui devrait produire autour de 180 Md'e de RN...


En fait, c'est assez clair. Bolloré fait remonter du cash pour sauver son empire en difficultés qui ne rapporte plus grand chose, et pour cela, il s'est grandement servi de Vivendi, d'Ubisoft, et d'Havas....


sans compter encore la prise de participation de videndi dans la fnac de 11,27 % dont il a fait monter les cours.


Vu les participations croisés qu'il y a en fait, il aurait presque à parier que le reste du groupe est déficitaire...


Une chose grave pointe : en cas de chute des marchés, il faudra passer des pertes de valeurs de titres et à ce jeu-là, vu le nombres de titres en portefeuille, ça pourrait faire très mal en terme de résultat financier négatif.


Bref, pour moi, la galaxie Bolloré est survalorisée...

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