Le chiffre impressionne autant qu’il intrigue : 50 milliards de dollars. C’est la somme colossale qu’AstraZeneca prévoit d’investir sur le sol américain d’ici 2030. Objectif : renforcer ses capacités de production et de recherche, tout en répondant à une pression politique croissante. Cette décision intervient alors que le secteur pharmaceutique se prépare à d’éventuelles taxes renforcées sur les produits importés, annoncées par Donald Trump, à peine revenu à la Maison Blanche.
Le groupe anglo-suédois entend ainsi consolider sa position sur le marché américain, où il réalise déjà plus de 40 % de son chiffre d’affaires mondial. En ligne de mire : atteindre 80 milliards de dollars de revenus annuels d’ici 2030, dont la moitié aux États-Unis. Une ambition clairement affichée, appuyée par un maillage industriel inédit réparti dans six États-clés.
AstraZeneca muscle sa présence sur le territoire américain
L’enveloppe de 50 milliards servira à financer un nouveau centre de production en Virginie, tout en élargissant plusieurs sites de recherche et développement existants au Maryland, Massachusetts, Texas, Californie et Indiana. Ce choix géographique stratégique permet à AstraZeneca de couvrir à la fois les hubs scientifiques historiques et les nouvelles zones attractives pour l’industrie.
Selon la direction du groupe, cet investissement répond à une double exigence : produire davantage localement pour anticiper une politique protectionniste, et accélérer la mise sur le marché de nouveaux traitements. La volonté de Donald Trump de taxer fortement les médicaments fabriqués hors du territoire américain a renforcé cette stratégie, déjà amorcée avant son retour au pouvoir.
Une course mondiale à la relocalisation pharmaceutique
AstraZeneca n’est pas seul à faire ce virage industriel. Le suisse Roche a lui aussi annoncé un investissement de 50 milliards de dollars aux États-Unis, suivi de près par Novartis, Sanofi et Johnson & Johnson. Le pays reste le plus grand marché pharmaceutique mondial, avec une demande croissante en biotechnologie, oncologie et traitements innovants.
L’engagement massif des laboratoires européens traduit un changement de cap profond : face aux tensions commerciales et à la nécessité de sécuriser les chaînes de production, les États-Unis apparaissent comme un refuge stratégique et rentable. Et les annonces de Trump, loin d’effrayer les groupes, semblent désormais accélérer leur implantation.
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