(ABC Bourse) - Face à un contexte économique sous tension, la foncière logistique Argan choisit de ralentir son désendettement pour miser sur la croissance. Résultat : des prévisions financières ajustées, mais aucun impact sur son équilibre de trésorerie.
Jusqu'ici, Argan poursuivait une stratégie claire : céder une partie de ses actifs non stratégiques pour réduire sa dette. Mais mardi 23 septembre, la foncière cotée a surpris en annonçant l’abandon pur et simple de la vente de son portefeuille Carat, un ensemble de quatre actifs dédiés à la grande distribution, initialement estimé à 130 millions d’euros de cash net.
La direction justifie ce revirement par un environnement devenu trop incertain. Selon son communiqué, la décision découle de "la remontée des taux longs français (OAT) dans un contexte de dégradation des finances publiques, les débats autour de la refacturation de la taxe foncière aux locataires, ainsi que la chute du gouvernement Bayrou".
Des prévisions financières relevées
Conséquence directe de cette décision : la trajectoire financière d'Argan pour l’exercice 2025 est légèrement revue. Le ratio d’endettement "loan-to-value" (LTV) est désormais attendu à 41,5 % (contre 43,1 % fin 2024), au lieu des 40 % prévus initialement. De même, le rapport dette nette sur EBITDA s'établirait à 8,7 fois, contre un objectif de 8 fois auparavant.
Pour autant, le groupe se veut rassurant. Dans son communiqué, il assure que "les équilibres de flux financiers demeurent préservés, cette situation nouvelle ne créant aucune difficulté de trésorerie et n'entamant pas la capacité d'Argan à financer son activité courante et son plan d'investissements 2025-2026".
La stabilité financière reste donc de mise, tandis que la croissance future est réaffirmée.
Revenus locatifs et dividende en hausse
L’autre effet immédiat de l’annulation de la cession Carat est la révision à la hausse des prévisions de revenus locatifs et de résultat net récurrent. Argan prévoit désormais 211 millions d’euros de revenus locatifs en 2025, contre 210 millions annoncés précédemment, après 198 millions en 2024. Le résultat net récurrent passe, lui, de 151 à 152 millions d’euros.
Enfin, les actionnaires peuvent se rassurer : le dividende 2026 reste fixé à 3,45 euros par action. Le groupe donne aussi rendez-vous en janvier prochain pour en dire plus sur les perspectives. "La croissance des revenus 2026, significativement plus favorable, sera précisée le 22 janvier prochain à l'occasion de la présentation des résultats 2025 et des objectifs 2026", indique la foncière.
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