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ArcelorMittal annonce jusqu'à 600 suppressions de postes, colère et mobilisation dans le Nord


Actualité publiée le 23/04/25 16:40

ArcelorMittal a annoncé ce mercredi la suppression de centaines de postes dans ses sept sites industriels du nord de la France, invoquant une perte de compétitivité en Europe et le transfert de fonctions vers l’Inde. En pleine crise de l’acier sur le continent, cette décision ravive les tensions dans une région où la sidérurgie reste un pilier de l’économie locale. 

La réorganisation du groupe, annoncée à quelques jours de la publication des résultats trimestriels, pourrait affecter jusqu’à 600 emplois sur les sites de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire. Ensemble, ils emploient plus de 7 100 personnes. Une saignée qui passe mal dans un bassin d’emploi déjà fragile.

Une stratégie mondiale qui pèse lourd localement

La direction d’ArcelorMittal ne fait pas mystère de ses motivations : transférer en Inde certaines fonctions support aujourd’hui basées en Europe, pour des raisons de coûts. Cette décision s’inscrit dans un plan global visant à renforcer la compétitivité du groupe, mis à mal par une conjoncture défavorable sur le Vieux Continent. Le marché européen de l’acier est en berne, plombé par la hausse des coûts énergétiques, les importations à bas prix et un ralentissement de la demande.

Annoncé sans chiffre officiel, ce plan de réduction d’effectifs suscite une vive inquiétude dans les usines du nord de la France. À Dunkerque, bastion sidérurgique historique, la nouvelle a été accueillie avec colère. Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT locale, parle d’une « hécatombe » et promet une riposte : « On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire ».

Mobilisation immédiate des syndicats

À peine la nouvelle tombée, les représentants du personnel ont convoqué des réunions de crise. Selon Gaétan Lecocq, des actions sont prévues dès le lendemain : « On fait les portes des usines pour tracter ». Les syndicats dénoncent un passage en force de la direction, qui semble avoir calibré son calendrier pour éviter la médiatisation massive avant les résultats financiers du groupe, attendus le 30 avril.

La situation est d’autant plus tendue que le CSE France se tient à huis clos au siège de Saint-Denis, pendant qu’un autre se déroule en parallèle au Luxembourg. Une double réunion qui alimente le sentiment d’opacité chez les salariés. Beaucoup redoutent que les suppressions ne soient que la première étape d’un démantèlement progressif du tissu industriel régional.

Un cluster sidérurgique sous pression

Les sept sites concernés forment ce que l’on appelle le « cluster nord » d’ArcelorMittal France. Une organisation territoriale pensée pour mutualiser les fonctions, optimiser la production et centraliser les décisions. Mais cette logique d’efficacité semble aujourd’hui se retourner contre les salariés. En externalisant les fonctions support vers l’Inde, le groupe cherche à alléger ses coûts, mais sacrifie au passage des centaines d’emplois qualifiés.

Les élus locaux redoutent une spirale négative : perte de savoir-faire, impact sur les sous-traitants, désertification industrielle. Le silence de la direction d’ArcelorMittal sur le nombre exact de suppressions n’a fait qu’aggraver les tensions. L’heure est à l’urgence sociale dans une région déjà meurtrie par les fermetures successives d’industries stratégiques.

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