Alstom vient de souffler un vent d’optimisme sur ses perspectives. Après une année 2024-2025 marquée par un spectaculaire rebond de sa rentabilité, le groupe ferroviaire prévoit une nouvelle amélioration de ses marges pour l'exercice en cours. Avec un bénéfice net ajusté multiplié par plus de dix et un retour en territoire positif pour sa trésorerie, le groupe semble avoir repris le bon rail.
Le 14 mai, le constructeur français a publié des résultats en ligne avec ses objectifs : un chiffre d’affaires en progression de 6,6 % en organique, atteignant 18,49 milliards d’euros, et une marge d’exploitation ajustée remontée à 6,4 %. La transformation est nette si l’on compare au maigre bénéfice de l’an passé : 498 millions d’euros de résultat net ajusté cette année, contre 44 millions un an plus tôt. Le directeur général, Henri Poupart-Lafarge, s’est félicité de cette performance : « Alstom a connu une année solide en 2024-2025, réalisant une nouvelle performance commerciale robuste et enregistrant des commandes records dans les Services et la Signalisation. »
Une année de redressement spectaculaire pour Alstom
Ce bond en avant repose sur plusieurs leviers bien identifiés : réduction des coûts, meilleure gestion du portefeuille de projets, et carnets de commandes bien garnis. Alstom a engrangé 19,85 milliards d’euros de nouvelles commandes, un record qui lui permet d’afficher un ratio commandes sur chiffre d’affaires (book-to-bill) de 1,1.
Côté rentabilité, l’EBIT ajusté s’élève à 1,18 milliard d’euros, en hausse de 18,1 %, alors que la marge progresse de 70 points de base sur un an. Mais la vraie surprise vient du cash flow libre : +502 millions d’euros, alors qu’il était négatif de 557 millions l’année précédente. Le marché ne s’y trompe pas, cet indicateur est devenu l’un des plus scrutés des analystes financiers.
Les prévisions du groupe avaient été claires en début d’année : entre 300 et 500 millions d’euros de flux de trésorerie libre, marge à 6,5 %, et une croissance organique du chiffre d’affaires de 5 %. Alstom a coché toutes les cases, sans pour autant verser de dividende cette année.
Des ambitions revues à la hausse pour 2025-2026
Pour le nouvel exercice, le groupe affiche un cap clair. Il vise désormais une marge d’exploitation ajustée d’environ 7 %, une croissance organique du chiffre d’affaires entre 3 % et 5 %, et un flux de trésorerie libre compris entre 200 et 400 millions d’euros. Ces objectifs reposent sur un carnet de commandes qui frôle déjà les 95 milliards d’euros au 31 mars 2025, avec une ambition de dépasser les 100 milliards d’ici deux ans.
Henri Poupart-Lafarge l’assure : « En gérant efficacement notre portefeuille de projets et en réalisant des économies de coûts, nous sommes bien positionnés pour suivre notre trajectoire financière. » À moyen terme, Alstom table même sur un cash flow libre cumulé d’au moins 1,5 milliard d’euros d’ici 2027. De quoi rassurer les investisseurs, malgré l'absence de dividende.
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