Tout à fait vrai @ Michel 06400;
Nous nous sommes nous-mêmes "suicidés". et le déni continue toujours.
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l'effondrement de l'industrie européenne c'est surtout la faute des investisseurs qui ont préféré investir sur un pays émergent à 10% de croissance annuel dans les années 80/90 plutot que 2% en Europe, les anciens se les ont faites en OR ...
à l'époque tous les placements conseillaient vivement et sans scrupule "les émergents" ... une bombe à retardement
et en France sous la gauche miterrandienne on criait au scandale quand était prononcé au travail les mots "flexibilité, rendement, heures sup", les syndicats mettaient le feu ... le pauvre Baladur se faisait démonter dans les débats
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L’effondrement de l’industrie européenne n’est pas la faute de la ruse chinoise. C’est le prix de la complaisance des politiciens européens. Une civilisation qui passe son temps à surveiller les mots en ligne tout en externalisant son travail et sa morale à l’étranger est celle qui ne sait plus ce qu’elle représente. La tragédie n’est pas ce que la Chine a fait à l’Europe. C’est ce que l’Europe se fait à elle-même.
Mille bravos à l'auteur, qui n'est pas Français, de cet article lucide !!! Malheureusement, je n'ai pas son talent!
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L’économie du futur, au présent, quelle ambiance. Bientôt il serra plus rentable d’acheter des action (Shein) que passée commande sur le site.
La tragédie de la prise de contrôle de Shein de Paris
6 novembre 2025, 6h00 ARTICLE, Écrit par James Tidmarsh the Spectator
James Tidmarsh est un avocat international basé à Paris. Son cabinet d’avocats est spécialisé dans le contentieux commercial international complexe et l’arbitrage.
Ci-dessous extrait de l’article. Traduction NON GARANTIE.
1 / C’est une reddition culturelle (Shein)
2 / Prépare une cotation en bourse à Londres. Il a potentiellement une valorisation comprise entre $30 et $50 milliards.
3 / C'est plus que de la déchéance morale. C’est l’histoire d’un continent qui a perdu le contrôle de ses marchés et de sa conscience
3 / L'ironie est presque comique. La France est obsédée par l’interdiction des chaudières à gaz et des fours à pizza à bois, mais ne peut pas taxer et a du mal à vérifier le tsunami de marchandises qui affluent de Chine.
4 / L’effondrement de l’industrie européenne n’est pas la faute de la ruse chinoise.
Le grand magasin le plus glamour de Paris, le BHV Marais, un vaste point de repère art déco qui s’étend le long de la rue de Rivoli face à l’Hôtel de Ville, loue de l’espace à Shein, le géant chinois de la mode rapide. Autrefois symbole du raffinement parisien, BHV se retrouve désormais à héberger une marque qui incarne le déposabilité. Cela a déclenché des manifestations à l'extérieur du magasin et suscité de vives critiques dans la presse française.
Ce n’est pas seulement une autre ouverture de détail, c’est une reddition culturelle. C’est la preuve que Paris, autrefois capitale mondiale de la mode, loue désormais son âme à des algorithmes chinois. Depuis plus d’un siècle, le BHV incarne un certain idéal parisien de luxe accessible, d’artisanat, de bons matériaux et de goût tranquille. Maintenant, il fait flogging du polyester. Dans le même temps, les boutiques de mode traditionnelles du magasin se ferment une à une: les anciens tailleurs, les magasins de maroquinerie, les boutiques indépendantes qui ont défini le Marais.
Fondée en Chine il y a à peine une décennie, Shein est devenu l’un des plus grands détaillants en ligne au monde, offrant des vêtements si bon marché qu’ils défient les lois de l’économie et du travail. Les analystes estiment qu'il traite des centaines de milliers de commandes par jour dans le monde entier, principalement via son site Web, qui énumère plus de 600.000 produits à un moment donné. Il domine maintenant le marché mondial de la mode rapide et prépare une cotation en bourse à Londres. Il a potentiellement une valorisation comprise entre $30 et $50 milliards.
Pourtant, les groupes industriels allèguent que Shein évite les charges même des petites entreprises françaises, en contournant les droits sur les importations de faible valeur et en bénéficiant de lacunes réglementaires.
Alors que les manifestants se rassemblaient devant le BHV, les commentateurs ont qualifié cette décision de « symbole d’impuissance publique ». L’État français, qui peut réguler le prix d’une baguette au centime, ne peut pas arrêter le flot de vêtements bon marché arrivant du Guangdong. Le gouvernement murmure sur les «contrôles» et les «contrôles douaniers», mais la plupart des petits colis entrant dans l’UE échappent toujours à la TVA et aux droits. La France est devenue accro aux importations de bonnes affaires alors même que ses propres fabricants meurent et que l’artisanat disparaît
Bruxelles et Paris sont apparemment paralysés. Les douanes ne peuvent pas suivre. La surveillance du marché révèle que la moitié des importations chinoises ne sont pas conformes. Pourtant, la même classe politique qui donne des conférences sur la durabilité et la «mode responsable» accueille Shein au Marais.
Ce qui est vrai pour les vêtements est vrai pour les voitures. La Chine vend des roses bon marché en Europe et des véhicules électriques bon marché, et l'Europe l'appelle la progression. Bruxelles donne des conférences sur la mode durable et la neutralité carbone tout en important à la fois le carbone et la pourriture morale. La France perd son industrie textile face à Shein, et Renault et Peugeot perdent la route contre BYD et MG. Il ne nous reste bientôt plus d’industrie.
Et maintenant vient la suite grotesque. Shein a été surpris en train de vendre des poupées sexuelles de type enfant tenant des ours en peluche. (La plate-forme a depuis imposé une «interdiction totale des produits de type poupée sexuelle» qui étaient répertoriés par des fournisseurs tiers, et a promis de «coopérer pleinement avec les autorités judiciaires».) Sarah El Haïry, Haut-Commissaire de la France pour l’enfance, a qualifié les poupées de « pédo-criminelles », ajoutant que « le seul fait qu’ils ressemblent à des enfants dit tout ».
Déclenché par le scandale de la poupée sexuelle, le gouvernement français a annoncé mercredi après-midi qu'il lançait une enquête sur Shein et a averti qu'il pourrait se déplacer pour bloquer ou fermer la plate-forme s'il ne se conforme pas à la loi française. Les ministres ont donné 48 heures à Shein pour démontrer que son contenu et ses inscriptions sont conformes à la réglementation française. Shein a ensuite volontairement suspendu son marché français quelques heures plus tard. Je dirais, trop peu, trop tard.
C'est plus que de la déchéance morale. C’est l’histoire d’un continent qui a perdu le contrôle de ses marchés et de sa conscience. Le même service de douane qui fait l’ordre aux chauffeurs de camions britanniques sur les ondes de paperasse à travers des millions de colis de faible valeur. Le même gouvernement qui taxe l’énergie au nom de la vertu climatique, importe des milliards de biens à charbon. La même ville qui abritait des milliers d’artisans, et qui produit Dior, Saint Laurent et Renault importe maintenant ses robes et ses voitures des usines qu’elle prétend ne pas exister. Le fait est que dans ces conditions, l'Europe ne peut plus rivaliser avec la Chine. Nous ne pouvons pas appliquer de règles et de taxes à notre propre industrie et autoriser dans des produits de l’étranger produits dans un environnement réglementaire totalement différent.
L'ironie est presque comique. La France est obsédée par l’interdiction des chaudières à gaz et des fours à pizza à bois, mais ne peut pas taxer et a du mal à vérifier le tsunami de marchandises qui affluent de Chine.
Si Shein répertorie à Londres, la City, toujours pragmatique, prendra leurs frais tout en prétendant ne pas remarquer que le modèle de l’entreprise repose sur la main-d’œuvre à faible coût, les échappatoires fiscales et la destruction des emplois manufacturiers européens. L’Occident se félicite de la durabilité tout en fermant les yeux sur l’exploitation intégrée dans chaque achat « abordable ». L'Occident ne peut pas se permettre d'être vertueux pour la production nationale et simplement fermer les yeux en matière d'importations.
L'histoire de Shein est la parabole de l'endroit où l'Europe se situe maintenant politiquement. L'Europe exportait autrefois du style et importait des matières premières. Maintenant, il importe à la fois ses vêtements et son éthique. Paris, capitale de la mode, est devenue une franchise de Shenzhen. La France ne peut pas sauver ses magasins, ses usines ou sa dignité parce qu’elle ne croit plus du tout à la valeur de la production de quoi que ce soit.
L’effondrement de l’industrie européenne n’est pas la faute de la ruse chinoise. C’est le prix de la complaisance des politiciens européens. Une civilisation qui passe son temps à surveiller les mots en ligne tout en externalisant son travail et sa morale à l’étranger est celle qui ne sait plus ce qu’elle représente. La tragédie n’est pas ce que la Chine a fait à l’Europe. C’est ce que l’Europe se fait à elle-même.
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