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Limoges : I.CERAM en liquidation judiciaire, 22 salariés licenciés chez le fabricant d'implants médicaux en céramique
(France Bleu)
Mardi 3 décembre 2024 à 15:45
L'entreprise limougeaude I.CERAM est placée en liquidation judiciaire. La société créée en 2005 et spécialisée dans les implants médicaux en céramique cessera son activité ce vendredi et 22 salariés vont être licenciés. Elle a déjà suspendu le cours de son action en bourse.
Parmi ses innovations, I.CERAM a dévéloppé un implant en céramique chargé en antibiotiques et utilisé pour les cancers osseux du sternum.
L'entreprise limougeaude I.CERAM met la clé sous la porte. Créée en 2005 et spécialisée dans les implants médicaux en céramique, elle était en redressement judiciaire depuis le mois d'avril et le 20 novembre dernier, le tribunal de commerce de Limoges a finalement décidé de la placer en liquidation judiciaire. 22 salariés vont être licenciés. Pour le PDG d'I.CERAM, il y a un sentiment d'énorme gâchis face à des innovations prometteuses.
Depuis sa création, ICERAM a déposé une douzaine de brevets internationaux pour des implants orthopédiques, mais aussi pour un implant de sternum en céramique, intégrant directement des antibiotiques, notamment pour des patients atteints de cancers osseux. Une vingtaine de vies ont ainsi été sauvées selon le PDG André Kerisit, avec en plus des durées d'hospitalisation drastiquement réduites après les opérations. Mais ces interventions ont toujours eu lieu dans le cadre de dérogations, car l'entreprise n'a jamais réussi à atteindre le stade des essais cliniques, préalable à une éventuelle autorisation de mise sur le marché.
Freins administratifs et règlementaires
Les premières difficultés sont apparues en 2020, suite à un changement de règlementation au niveau européen. L'entreprise a multiplié les démarches pour s'y conformer, tout en alertant sur la difficulté à y parvenir, faute d'organismes adaptés en France précise André Kerisit. Il a également écrit à de nombreux ministres, des courriers restés lettres mortes. Au-delà des freins administratifs et règlementaires, le coût de ces innovations représentait aussi un problème. L'avancée thérapeutique a pourtant convaincu de prestigieux chirurgiens, dont le Professeur Pascal Leprince, chef du service de chirurgie cardiaque de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, qui avait donné son accord début novembre pour lancer une étude clinique pilote. Le projet n'a pas abouti faute de financements suffisants. L'entreprise I.CERAM était par ailleurs entrée en bourse en 2014, levant des millions d'euros sur le marché Euronext Growth, dédié aux petites et moyennes entreprises.
Après la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Limoges, le cours de ces actions a été suspendu et l'heure est maintenant à l'estimation des pertes. Le déficit devrait atteindre entre deux et trois millions d'euros selon le PDG de l'entreprise. Il a renoncé à faire appel de la liquidation, mais a toutefois négocié une poursuite de l'activité jusqu'à ce vendredi 6 décembre 2024. Un délai pour permettre la pose d'un implant de sternum en céramique chargé d'antibiotiques sur une toute dernière patiente cette semaine.
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