" De nombreux titres offrent un potentiel de hausse supérieur à 50% "
Le 13 décembre 2024 à 15:22
Alors que les petites et moyennes valeurs demeurent à la traine, Portzamparc, spécialiste de la classe d’actifs, vient nous partager ses observations et ses plus fortes convictions à l’approche de l’année 2025.
Nicolas Royot, la publication de votre liste Convictions S1 2025 est l’occasion de dresser un premier point de fin d’année 2024. Quels sont les faits les plus marquants selon vous ?
" 2024 est partie pour être la 6e année de sous performance des petites et moyennes valeurs sur les 7 dernières années. Particulièrement cette année, nous observons une corrélation très forte entre les tailles de capitalisation d’une part et la performance, la liquidité et la collecte des différents fonds de la catégorie d’autre part. Si l’actualité politique de part et d’autre de l’Atlantique a influencé les performances, il faut reconnaitre que les révisions à la baisse des attentes de résultat, tout aussi corrélées aux tailles de capitalisations, ont eu un rôle majeur. D’où des valorisations toujours très basses…mais pas tellement plus qu’il y a un an."
Vers six années de sous-performance en sept ans
Les ratios de valorisation sur l’année 2025 ne sont-ils pas trompeurs, reposant sur des attentes de rebond des bénéfices par action (BPA) toujours trop optimistes ?
" Si l’on prend l’indice CAC M&S, les BPA médians ont déjà été révisés en baisse à hauteur de -20%, et le consensus vise encore une hausse de 15% entre 2024 et 2025. Nous pensons que l’essentiel des révisions en baisse a été effectué et qu’il y a de nombreux facteurs de soutien : effet de base 2024 favorable sachant que la dissolution a gelé bon nombre de projets, impact dollar plutôt favorable, croissance outre-Atlantique, baisse de l’énergie et des taux, etc. Par ailleurs, les frais de personnel seront mieux maitrisés en 2025. Le PER médian projeté à 10.3x est donc crédible et fait ressortir une décote d’au moins 25% par rapport au CAC 40. Rappelons qu’historiquement les petites et moyennes valeurs bénéficiaient plutôt d’une prime justifiée par leur plus forte croissance des BPA sur le long terme. Enfin, la décote par rapport au non côté s’est creusée, au-delà des 30%."
Quelles sont les nouvelles du côté du marché primaire et des offres publiques ?
" Avec seulement 4 IPO, 2024 marque un creux. On notera cependant que la qualité a été au rendez-vous au regard des performances des dossiers introduits et de la taille des deux ETI Exosens et Planisware. 2025 pourrait voir s’introduire davantage de dossiers de ce type, plus matures et plus rentables que ce que l’on a pu connaitre ces dernières années. Mais la concurrence des fonds de capital investissement reste vive, notamment en termes de valorisation. Espérons qu’un cercle vertueux se remette en place afin de renouveler le vivier de sociétés cotées sachant qu’encore une trentaine de dossiers ont fait l’objet d’une offre publique cette année, dont deux tiers de la part de dirigeants ou actionnaires sur leur propre titre afin de profiter d’une valorisation opportuniste et d’éviter les contraintes croissantes de la cotation. A ce titre, les mesures de place comme le lancement du fonds CDC doté de 500 M€ à investir dans 25 fonds de petites et moyennes valeurs sont appréciables. "
Dans ce contexte, comment vos convictions 2024 ont-elles performé ? Quelles sont les plus fortes convictions des analystes de Portzamparc pour commencer 2025?
" Après un excellent 1er semestre (+35.7%, la meilleure performance semestrielle depuis 2009), le second semestre n’a pas échappé à la morosité ambiante et affichait -5.4% au 10 décembre 2024. Pour aborder la nouvelle année, nous avons privilégié de petites capitalisations fortement décotées. Ces dossiers pourraient focaliser l’attention en cas de regain d’intérêt pour la classe d’actifs.
Aussi, nous conseillons toujours Entech, société bretonne qui conçoit et intègre des technologies de production et stockage d’énergie renouvelable. Nous sommes surpris par l’ampleur de la baisse du titre ces derniers mois alors que la société n’a pas démérité et que la révision de ses objectifs à moyen terme était attendue. La société est reconnue des plus grands constructeurs et opérateurs du secteur, les projets ambitieux sont nombreux et le groupe s’appuiera sur une amélioration structurelle de la marge et du BFR. 2025 devrait être une année d’accélération de la montée en puissance que la valorisation actuelle ne traduit absolument pas. Nous visons au-delà des 10€ soit un potentiel de hausse de plus de 80%.
Nous recommandons également Séché Environnement, qui a beaucoup baissé suite à la déception lors de la publication des résultats du premier semestre. Le S1 avait été pénalisé par un arrêt de maintenance non-programmé et surtout un effet de base défavorable lié à la baisse des prix de revente de l’énergie produite et de gros contrats de services en 2023. Le T3 marque déjà un retour à la croissance avec une accélération sur les trimestres à venir. Vient s’ajouter la très belle acquisition d’ECO à Singapour qui aura un impact favorable sur les marges et le c-sh flow du groupe (ECO : 43% de marge d’Ebitda) et lui servira de plateforme de développement en Asie. Fort de ce profil plus résilient et plus rentable, Séché mérite beaucoup mieux que la valorisation actuelle. Nous visons 120€ soit 50% au-dessus du cours actuel.
Enfin, alors que les taux d’intérêt se contractent, nous souhaitions mettre en avant deux dossiers dont l’endettement fait un peu peur au marché. Bastide d’une part, dont le processus de cession d’actifs a commencé et est loin d’être terminé, avec des multiples de transaction qui s’avèrent très rassurants. Environ 200 M€ pourraient être dégagés à moyen-long au de ces ventes de filiales sachant que les principales échéances de remboursement de la dette sont lointaines (échéance majeure de 215 M€ en 2029). Alors que selon nous le risque d’augmentation de capital est nul, la valorisation actuelle de Bastide décote de l’ordre de 50% par rapport à ses multiples historiques. Enfin, GL Events n’a pas terminé de croitre après une année 2024 très dynamique. Nous pensons que le Groupe a les ressources pour maintenir son niveau d’activité en 2025 et que compte tenu de ses nombreux projets (acquisition, reprise de concessions, etc.) dans les tuyaux il devrait continuer de conquérir des parts de marché dans le monde entier tout en maîtrisant son niveau d’endettement. Là aussi nous avons identifié un potentiel de hausse de 50%."
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J’ai fait un suivi des conseils d‘une dizaine de pros . Les plus performants sont ceux régulièrement les plus critiqués sur ce forum : Potzamparc et Oddo.
Les autres, gros Ets bancaires internationaux, font beaucoup moins bien. Ou alors, pas sur le même horizon.
Je précise que je n’ai aucun lien ni avec l’un, ni avec l’autre, mais je m’en sert pour orienter mes propres analyses..
Et je reconnais que nombre d’entre nous, amateurs, n’avons pas à rougir par rapport aux pros.
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Ouf Aucune en portefeuille
mis à part Valneva pris il y a quelques jours
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C’est vrai mais sur 2ans sa liste +48%
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ok
6 derniers mois à vol d'oiseau
Eramet : 114 ==> 54€
Valneva : 4.25 ==> 1.83€
Entech : 9.20 ==> 5.2€
Lisi : 28.25 ==> 21.50€
Guillin : 30 ==> 26€
Waga : 20 ==> 15€
2Crsi : 5 ==> 4€
Compagnie : 16 ==> 15€ (mais gros trou entre les deux extrèmes)
Precia : 31 ==> 29€
Bastide : 24 ==> 24 (double creux sur 18)
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Donc en gros pas 1 seule ligne positive
et ce qui m'embête le plus, c'est que j'ai une ligne sur leur nouvelle liste
mais sans me moquer, je crois que on est pas plus nul qu'eux (les pros) alors faisons nous confiance tout simplement plutot que de chercher à se rassurer via autrui
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A côté de son High Five, le bureau d'analyses présentait aujourd'hui ses convictions pour la première partie de l'année prochaine. Une sélection de neuf valeurs qui sera actualisée à mi-année, le 9 juillet.
On connait le High Five, cette sélection de 5 valeurs mise à jour tous les mois par Portzamparc mais il y a aussi la liste des convictions. Présentée en fin d'année et actualisée une fois à l'été, cette liste regroupe 9 valeurs. Pour le second semestre 2024, elle était composée de Eramet, Valneva, Entech, Lisi, Groupe Guillin, Waga, 2CRSI, Compagnie des Alpes Precia et Bastide.
Cette publication est aussi l'occasion pour Portzampar de dresser le bilan du marché des small et midcap, un compartiment à la peine avec un CAC mid & small qui a sous-performé le CAC 40 six fois en sept ans. Seule exception, l'année 2020 où il avait mieux résisté (-1,3% contre -7,1%). Cette faiblesse des petites et moyennes valeurs n'est pas un phénomène circonscrit à la France alors que l'évolution des indices comparables américain et européen montre la même tendance.
Les volumes d'échange sur le secteur sont à un point bas depuis deux ans, un phénomène encore plus marqué sur les smallcaps avec un volume quotidien moyen sur le CAC small à peine supérieur à 20 millions d'euros sur les mois d'octobre et novembre. Et pas vraiment de quoi se réjouir sur le front des introductions en Bourse avec 4 opérations seulement : Lighton, Exosens, Planisware et Stif avec toutefois des performances boursières plutôt au rendez-vous. Résultat de ce désamour, les valorisations sont modérées. Là où le ratio VE / Ebit median 2025 anticipé est de 12,8 sur le CAC 40, il ressort à 9,5 sur le CAC Mid 60 alors que le rebond des bénéfices est anticipé pour l'année prochaine avec une variation médiane du bénéfice par action anticipé à +14,8% sur le CAC Mid & Small comparée à 10,7% pour le CAC 40.
Pour attaquer la nouvelle année, Portzamparc a donc identifié 9 convictions.
1) 2CSRI : acheter avec un objectif de cours de 11,10 euros.
Portzamparc apprécie l'hypercroissance (avec un chiffre d'affaires 25-26 anticipé à 374 millions d'euros par le bureau d'analyses) et les leviers sur la rentabilité. Il met toutefois en garde sur le risque d'exécution de cette croissance, la concentration des clients du groupe et l'historique boursier difficile.
2) Bastide : acheter avec un objectif de cours de 35 euros.
Le groupe spécialiste de l'assistance médicale fondé en 1977 est apprécié pour sa valorisation attrayante (avec un PER 24-25 estimé de 7,3), ses résultats 24-25 avec un objectif de 560 millions d'euros de chiffre d'affaires pour une marge opérationnelle courante supérieure à 8,7%. L'endettement pèse sur le titre mais semble désormais sous contrôle.
3) Ekinops : acheter avec un objectif de 6,30 euros.
Le groupe fournit aux opérateurs télécoms et aux entreprises des solutions de transport optique et de routage de la donnée ainsi que des logiciels de gestion et virtualisation du réseau. Ekinops devrait afficher une belle croissance en 2025, pas vraiment reflétée dans sa valorisation alors que le titre se traite sous ses fonds propres (94 millions de valorisation contre 119 millions de fonds propres). Attention notamment tout de même au contexte politique français alors que l'Hexagone représente 44% de l'activité.
4) Entech : acheter avec un objectif de 10,60 euros
Entech fournit des technologies clés permettant l'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Le titre a perdu 30% depuis le début de l'année ce qui représente une sanction excessive pour le bureau d'analyse d'autant que le pipeline du groupe montre de la visibilité avec une augmentation des projets et de la taille des contrats. Entech dispose en plus d'un nouveau levier sur la croissance et la marge avec notamment une offre clés en main (solaire + stockage + financement). Les risques ? le décalage possible de projets et un modèle désormais plus capitalistique.
5) GL Events : acheter avec un objectif de 26 euros.
"Le momentum est particulièrement porteur" pour le eader européen en ingénierie et logistique événementielle. De nombreux événements majeurs sont attendus l'année prochaine et le groupe pourrait aussi profiter de la potentielle reprise de la concession du Stade de France dès juillet 2025. L'endettement est sous contrôle et la valorisation est attrayante. Reste l'exposition au marché français et la reprise difficile d'Exhibitions en Chine du fait d'un contexte économique toujours atone, notamment dans le BTP.
6) Hexaom : acheter avec un objectif de 40 euros
Le leader français de la construction et de la rénovation de maisons devrait bénéficier d'un assouplissement des conditions de marché avec un bas de cycle atteint cet été. Surtout, il pourrait tirer les fruits de sa stratégie de croissance externe (AST Groupe et HDV). Attention tout de même à l'évolution de la politique du logement dans l'Hexagone et à la loi ZAN.
7) NRJ : acheter avec un objectif de 11,20 euros
Alors oui, le groupe est très exposé à la France (89% du chiffre d'affaires), le digital pèse encore trop peu et le rendement est plus faible que celui de M6 ou TF1. Mais le groupe de média pourrait peut-être bénéficier de l'arrêt du pole TV alors que l'Arcom a décidé en septembre de ne pas renouveler la fréquence TNT de NRJ 12. Ce pole n'est toutefois pas du tout valorisé par les investisseurs alors que la décision définitive de l'Arcom est attendue d'ici la fin de l'année. D'ailleurs hors TV, la performance est solide avec notamment une marge opérationnelle courante de 16% (13% avec ) pour ce candidat potentiel à un retrait de la cote.
8) Séché Environnement : acheter avec un objectif de 120 euros
Un retour progressif à la croissance organique et de la croissance externe pour cet acteur majeur du traitement des déchets en France. Le profil est aussi plus résilient avec de la diversification géographique et par clientèle et un développement des métiers de services et de plateforme. Portzamparc précise toutefois que le consensus est parfois trop optimiste et qu'il faut s'attendre un un refinancement probable en mars prochain.
9) Stif
Le jeu de mots est savoureux : Stif est le Tesla's BESS friend. Allusion au métier du groupe qui fabrique des dispositifs anti-explosion pour les systèmes de stockage d'énergie par batteries (BESS pour battery energy storage system). Ce positionnement stratégique est réussi et il y a encore du potentiel pour de bonnes surprises, notamment côté croissance et rentabilité attendues. Les fondamentaux sont solides. Attention toutefois à la dépendance à Tesla (un tiers du chiffre d'affaires) en particulier et au marché des BESS en général (94% de la croissance de l'Ebitda sur la période 23-28).
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