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On le sait depuis un bon moment, Ubisoft est en galère, pour diverses raisons, principalement une mauvaise gestion, plein de mauvais choix et beaucoup trop de lancements ratés. Nous en avions parlé début octobre dernier. C’est depuis ce moment-là aussi que le nom d’un acheteur potentiel de l’entreprise à la dérive avait émergé : Tencent. Néanmoins, ni Tencent ni Ubisoft n’ont pour l’instant confirmé les discussions en cours et l’hypothèse d’un rachat. Ubisoft s’est contenté de rappeler à plusieurs reprises sa détermination "à prendre des décisions dans le meilleur intérêt de toutes les parties prenantes" et l’examen de "toutes ses options stratégiques". Bref, en attendant que quelque chose se fasse, pour peu que ce jour arrive, il faut se contenter de bruits de couloirs plus ou moins bien informés.
Dernièrement, nous avons appris que les Guillemots chercheraient absolument à conclure une affaire avec Tencent, qui est actuellement le principal investisseur extérieur d’Ubisoft, à raison de 10 % des parts de la société et 9,2 % des droits de vote (selon le rapport financier d’avril 2024). Ubisoft est à ce jour toujours contrôlé par la famille Guillemot, qui détient 15 % des parts et 20,5 % des droits de vote au sein d’Ubisoft. Le Chinois Tencent est désormais la plus grande société de jeux vidéo au monde par sa participation dans plus de 600 entreprises du jeu vidéo un peu partout sur la planète, dont Riot Games, Grinding Gears Games, Sony, Krafton, FromSoftware, Epic Games, Larian Studios, Remedy, Platinum Games, etc. Tencent a aussi son propre studio de jeu vidéo en Chine. L’hypothétique rachat potentiel d’Ubisoft par Tencent ne prendrait pas la forme d’une OPA hostile, de la part d’une entreprise profitant de la faiblesse d’une autre, même si ça pourrait y ressembler fortement...
Tencent Ubisoft Logo
En proie aux difficultés et une capitalisation en berne, Ubisoft est pressé depuis un moment déjà par certains investisseurs - notamment AJ Investments - de privatiser ou vendre l’entreprise à investisseur stratégique. À noter qu’AJ Investment a accusé les Guillemots et Tencent de collusion, affirmant que Tencent aurait revendu certaines de ses actions à la famille sans en informer le reste du conseil d’administration. Une magouille qui aurait contribué en partie à la crise actuelle. Il n’est pas clair qui des Guillemots ou de Tencent a initié les négociations autour d’une privatisation de l’entreprise. Mais il semblerait que le but des pourparlers actuels serait de trouver un accord pour éviter une prise de contrôle hostile par un autre investisseur. À ce stade, Tencent négocierait avec les Guillemots pour avoir plus de poids dans les futures décisions de l’entreprise, particulièrement sur les questions cruciales telles que la répartition des flux de trésorerie. En face, les Guillemots souhaiteraient trouver un accord leur permettant de conserver leur niveau de contrôle actuel d’Ubisoft. Une position sans aucun doute difficile à vendre, vu les performances sous la gestion d’Yves Guillemot, PDG depuis toujours. Face à cette position, Tencent serait prêt à jouer le jeu de la patience pour obtenir ce qu’il souhaite. Ainsi, le géant chinois pourrait ne pas prendre part au rachat ni augmenter sa participation dans Ubisoft, et pourrait choisir de se contenter de sa part actuelle de 10 %, apparemment jugée comme étant "suffisante" pour le maintien d’une bonne coopération avec Ubisoft.
En sommes, l’acquisition d’Ubisoft par Tencent est encore loin... d’être acquise. Si l’entreprise chinoise venait à se retirer, AJ Investements et d’autres investisseurs minoritaires pourraient reprendre le flambeau et négocier à leur tour un rachat, amicalement ou hostilement, selon la réaction des Guillemots. D’où l’intérêt aussi pour les uns comme pour les autres de ne pas se mettre Tencent à dos, compte tenu de son pouvoir décisionnaire conséquent. En tout cas, un rachat ou une privatisation (retrait de la bourse) sont probablement les meilleures options pour l’avenir d’Ubisoft. L’alternative pourrait être la faillite, un démantèlement et peut-être la disparition d’un nom vieux de 38 ans. (Source : Gameranx, Reuters)
Yves Guillemot Ubisoft
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