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Les recettes miracles des «sept magnifiques» de l’économie américaine
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À l’instar de Microsoft et Nvidia, les vedettes de Wall Street affichent une santé éclatante, entraînant les marchés dans leur sillage. Si nul n’est immortel, pas même les superhéros, «The Magnificent Seven» sont taillés pour durer.
Par Pierre Hamonou
Publié le 24/05/2024 à 08h00
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Les recettes miracles des «sept magnifiques» de l’économie américaine
(©nvidia)
Sommaire
Nvidia : le maître de l’intelligence artificielle
Microsoft : l’art de se relever de ses échecs
Alphabet : la publicité en attendant l’IA?
Apple : l’après iPhone s’annonce périlleux
Amazon : sur un petit nuage grâce aux intuitions d’Andy Jassy
Meta : la pub avant le métavers
Tesla : gare à la sortie de route pour le champion de la voiture électrique
À chacun ses superhéros. Si les adolescents idolâtrent Iron Man, Spider-Man, Daredevil et Captain America, les investisseurs ne jurent, eux, que par les «sept magnifiques».
Un club d’élite dont les membres partagent un même superpouvoir : celui d’engranger des profits astronomiques. Pas moins de 331 milliards d’euros en 2023 et une rentabilité nette moyenne de 20%, et même 30% si l’on considère Microsoft, Nvidia et Apple.
Dans le même temps, les entreprises du CAC 40 bouclaient un exercice record en totalisant… 146 milliards d’euros de bénéfices.
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+245% : c’est l’augmentation moyenne de la valeur des «sept magnifiques» sur 5 ans, soit 9.910 milliards de dollars de capitalisation supplémentaires.
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Rentabilité, profitabilité, capitalisation : Microsoft, Apple, Nvidia, Alphabet – maison mère de Google –, Amazon, Meta et Tesla méritent bien le qualificatif de sept magnifiques. Un chiffre illustre le poids du septet sur les marchés financiers : leur valeur cumulée au 1er janvier dernier représentait un tiers de la capitalisation totale les 500 plus grosses entreprises américaines composant l’indice S&P 500.
Et les sept magnifiques ne cessent de creuser l’écart avec le reste de la cote. Leur valeur a crû de 10.000 milliards en 5 ans, en progression de 245%, bien supérieure au rythme des principaux indices : 55% pour le CAC 40, 52% pour le Dow Jones et 139% pour le Nasdaq-100.
De l’ombre à la lumière
Au-delà de leurs résultats actuels, ces acteurs présentent l’avantage d’évoluer sur des secteurs d’avenir, certains offrant des perspectives jugées infinies, comme l’intelligence artificielle (Microsoft et Nvidia), le «cloud» (Amazon, Google et Microsoft, encore lui) ou la voiture électrique et autonome (Tesla). Forts aujourd’hui, plus puissants encore demain.
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Nvidia illustre parfaitement ce qui séduit les investisseurs chez les sept magnifiques. Ce prospère fabricant de cartes et de puces graphiques a longtemps vécu dans l’ombre avant de voir sa valeur exploser avec l’essor de l’intelligence artificielle. Un domaine qui exige des ordinateurs surpuissants, capables d’effectuer des millions de milliards de calculs à la seconde.
Or, en matière de puissance de calcul brute, on ne fait pas mieux que les super puces de Nvidia. En misant sur celle-ci, les investisseurs anticipent le développement de l’IA – 500 milliards de chiffre d’affaires en 2027, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui, selon Altindex.com – et une très forte progression des besoins en infrastructures.
De sérieux défis à relever
Parfois jugés plus puissants que les États, les sept magnifiques ne sont pas invincibles. Les difficultés d’Intel, ex-star de Wall Street, en attestent. Il suffit d’une mauvaise appréciation pour rentrer dans le rang.
S’ils souhaitent conserver leur place, Apple et Tesla devront ainsi relever de sérieux défis. Inventer l’après-smartphone et réduire la dépendance à l’iPhone, pour l’un ; élargir sa gamme et baisser les coûts de fabrication afin de garder la concurrence chinoise à distance, pour l’autre.
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157 milliards d'euros : c’est le bénéfice net cumulé d’Apple et Microsoft en 2023, soit plus que toutes les entreprises du CAC 40 réunies (146,2 milliards d’euros).
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Un autre risque, plus sérieux, guette nos super héros : la régulation. L’Union européenne (UE) multiplie les initiatives pour protéger la vie privée de ses citoyens et limiter l’utilisation des données personnelles, si précieuses pour diffuser des publicités ciblées sur Internet.
Dans sa croisade, l’UE s’est découvert un allié : le département de la justice des États-Unis, qui vient d’engager un procès antitrust contre Apple, allant jusqu’à menacer l’entreprise de démantèlement, après avoir infligé une amende de 700 millions de dollars à Google en raison de pratiques jugées anticoncurrentielles.
Pierre Hamonou
Nvidia: le maître de l’intelligence artificielle
Chiffres clés
Date de création: 1993
Fondateurs: Jensen Huang, Chris Malachowsky et Curtis Priem
PDG: Jensen Huang
Chiffre d’affaires 2023: 60,9 milliards de $ (+126%) (1)
Résultat net 2024 (2): 29,8 milliards de $ (+581%) (1)
Capitalisation (3): 2.346 milliards de $
Évolution du cours sur 1 an / 5 ans (3): +204% / +2.345%
(1) Variation 2023/2024. (2) Exercice fiscal 2024 clos au 28 janvier. (3) Au 20 mai 2024.
Avec son éternel blouson en cuir, son t-shirt noir et ses cheveux poivre et sel, Jensen Huang ressemble à s’y méprendre à une star de rock sur le retour. Il s’agit pourtant du fondateur et PDG de la nouvelle coqueluche des marchés financiers, Nvidia, l’entreprise dont les puces font danser les intelligences artificielles (IA). Et accessoirement de la 18e fortune mondiale avec un patrimoine évalué à près de 80 milliards de dollars par le magazine Forbes, vingt fois plus qu’il y a cinq ans, lorsque la réputation de sa société ne dépassait guère le cadre du cercle des passionnés de jeu vidéo, conquis par les cartes graphiques GeForce et leur capacité à afficher des images 3D ultraréalistes.
Des puces vendues 40.000 dollars pièce
Abandonnant à Intel, AMD et Qualcomm le marché des processeurs pour PC et téléphones, Nvidia s’est spécialisé dans les puces graphiques, appelées GPU, disposant de milliers d’unités de calcul travaillant en parallèle et capables de réaliser des milliards d’opérations par seconde. Une architecture parfaitement adaptée à l’entraînement des moteurs d’intelligence artificielle, aux outils de simulation servant, par exemple, aux prévisions météo ou aux essais nucléaires virtuels, ou encore aux systèmes de conduite autonome développés par les constructeurs automobiles.
Nvidia domine sans partage le marché de l’IA. Ses circuits équipent près de 80% des ordinateurs et des supercalculateurs utilisés pour ce type d’applications. Les entreprises du secteur se les arrachent malgré des prix hors normes, à l’image de la puce H100, présentée en 2022, vendue 40.000 dollars et devenue la référence en matière d’IA avec ses 80 milliards de transistors et près de 15.000 cœurs de calculs. Dévoilé il y a quelques semaines, le modèle H200 promet des performances encore plus folles grâce à ses 208 milliards de transistors !
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Tapis rouge
Fondé en 1993 avec un capital de 40.000 dollars, Nvidia vaut aujourd’hui plus de 2.200 milliards de dollars.
Ses circuits et ses logiciels animent certains des supercalculateurs les plus puissants du monde, pilotent les dispositifs de conduite autonome de Mercedes ou BMW, et assistent les scientifiques pour analyser les images transmises par le télescope spatial James Webb ou assurer le séquençage d’échantillons d’ADN en un temps record.
Nvidia
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