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Toujours en hausse ! 😤💰
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Une nouvelle ère s’ouvre pour 2CRSI. Avec son plan stratégique à trois ans, présenté aux investisseurs le 31 janvier 2023, le constructeur alsacien de serveurs sur mesure, qui compte environ 160 salariés, dont 130 en France, entend tourner le dos à quatre années de difficultés pour prendre le chemin de la croissance et de la profitabilité. L’IA est au centre de sa stratégie de développement.
«Depuis le lancement de ChatGPT il y a un an, l’IA fait beaucoup parler d’elle, explique à L’Usine Nouvelle Alain Wilmouth, PDG et cofondateur de 2CRSI. Mais pour nous, elle ne constitue pas vraiment une nouveauté. Nous faisions des serveurs d’IA depuis 2014. On les appelait à l’époque des serveurs de calcul à hautes performances.»
20% plus efficaces que les serveurs standards
Fondé en 2005 à Strasbourg par Alain Wilmouth et son frère Michel, 2CRSI a démarré par des activités de conseil, conception et recherche en systèmes d’information, avant de se lancer dans la conception et la fabrication de serveurs sur mesure pour des applications exigeantes en performances de calcul et consommation d’énergie. Ses serveurs sont présentés comme au moins 20% plus efficaces sur le plan énergétique que les produits standards proposés par des grands constructeurs comme HPE, Dell EMC, Cisco, Huawei ou SuperMicro. Parmi ses clients français, la PME compte OVHcloud, CGG, Airbus, Thales, Naval Group et Dassault.
2CRSI a connu quatre années difficiles à cause du rachat en 2019 du Boston Limited, un distributeur britannique de matériel informatique d’entreprise. L’acquisition devait étendre son portefeuille de clients et l’aider à dégager des synergies entre construction de serveurs et distribution. Un espoir déçu. La pandémie du Covid a empêché l’intégration de cette société. En 2023, 2CRSI décide de la revendre et de revenir à son métier de constructeur de serveurs sur mesure.
La pénurie de puces d’IA a été un autre frein. «Nous sommes le premier client de Nvidia en Europe, affirme Alain Wilmouth. Mais nous n’avons commencé à être livrés par ce fournisseur qu’en janvier 2024. Auparavant, Nvidia privilégiait la livraison de clients qui prépayaient leurs commandes.» Nvidia est le leader mondial des processeurs d’IA. Il est confronté à la demande qui dépasse les capacités de production de son fondeur TSMC.
Passage aux bénéfices en 2023/2024
Alain Wilmouth a le regard braqué désormais sur les Etats-Unis, où les contraintes énergétiques poussent les opérateurs de datacenters à privilégier le recours à des serveurs plus efficaces que les solutions standard. C’est ainsi que 2CRSI a annoncé le 30 janvier avoir remporté un contrat de 610 millions de dollars auprès d’un opérateur américain de datacenters : 210 millions de dollars sur les 18 prochains mois puis 400 millions de dollars sur les quatre années suivantes. «Nous n’avons jamais eu autant confiance dans ce que nous faisons qu’aujourd’hui, confie le patron de la PME. Ce contrat devrait commencer à générer des revenus cet été.»
Ce contrat va faire des Etats-Unis la principale source de revenus pour 2CRSI. Le chiffre d’affaires attendu dans ce pays devrait dépasser 100 millions de dollars sur l’exercice fiscal 2023/2024 clôturé juin 2024, puis 173 millions de dollars sur l’exercice 2024/2025 et 295 millions de dollars sur l’exercice 2025/2026. Alain Wilmouth reste à ce stade discret sur les perspectives de résultats au niveau global. Il attend le mois de mars pour donner des projections aux investisseurs. Selon les analystes financiers de S&P Global Intelligence, 2CRSI devrait afficher sur l’exercice fiscal 2023/2024 un chiffre d’affaires de 125 millions d’euros et un bénéfice net de 3 millions d’euros, marquant son passage au vert après de longues années de pertes. Pour l’exercice fiscal 2025/2026, leurs prévisions font état d’un chiffre d’affaires de 305 millions d’euros et d’un bénéfice net de 9 millions d’euros.
Alain Wilmouth semble déterminé à tout faire pour éviter de subir à nouveau une pénurie de puces d’IA dans l’avenir. «Endettement bancaire, levée de fonds… Nous n’excluons aucune option financière pour nous donner la capacité de prépayer nos commandes de composants clés.»
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