Au-delà de ses propres problèmes, Stellantis a particulièrement souffert de l'agressivité commerciale américaine et notamment du sujet des droits de douane. Le titre est ainsi tombé à son plus bas niveau de valorisation depuis le mois de juin 2020, voyant son cours divisé par plus de trois depuis son pic à plus de 27 € il y a une année.
Cette descente aux enfers a néanmoins été stoppée alors que des assouplissements se dessinent sur les taxes douanières. Un redressement est d'ailleurs en cours depuis plusieurs séances et n'oublions pas que le groupe vient de détacher un dividende de 0,68 euros par action. Pour les actionnaires en place, c'est donc comme si on avait repris la barre des neuf euros en incluant ce dividende.
Techniquement aujourd'hui la reprise fait face à deux petites résistances situées autour de 8,46 et 8,87 euros. Leurs débordements devraient libérer l'action pour revenir rapidement sur les 10 €, notre cours d'équilibre à moyen terme. Stellantis présente aujourd'hui une valorisation très faible parmi les constructeurs automobiles et il ne faudrait pas grand-chose pour que nous assistions à un retournement intéressant qui offre un potentiel immédiat d'environ 20 %. Sa communication autour des batteries à recharge ultrarapide la semaine dernière a d'ailleurs ramené de l'intérêt sur le titre et montre que l'élastique a été tiré très très bas !
Forces de Stellantis
Portefeuille de marques diversifié et mondial
Stellantis regroupe 14 marques emblématiques telles que Jeep, Peugeot, Fiat, Opel, Maserati et Ram. Cette diversité lui confère une présence équilibrée sur plusieurs segments de marché et régions, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine.
Investissements stratégiques dans l'électrification
Le groupe prévoit d'investir plus de 50 milliards d'euros d'ici 2030 pour développer plus de 75 modèles 100 % électriques, avec pour objectif 100 % de ventes de véhicules électriques en Europe et 50 % aux États-Unis d'ici 2030.
Synergies issues de la fusion PSA-FCA
La fusion a permis des économies d'échelle significatives, avec des économies annuelles estimées à 5 milliards d'euros. Cette consolidation renforce la compétitivité du groupe face à des acteurs majeurs comme Toyota ou Volkswagen.
Faiblesses de Stellantis
Instabilité managériale et tensions internes
Le départ du PDG Carlos Tavares en décembre 2024, suite à des désaccords stratégiques avec le conseil d'administration, a laissé l'entreprise sans direction claire. Cette vacance de leadership survient alors que Stellantis fait face à des défis majeurs sur ses principaux marchés.
Déclin de la rentabilité et des parts de marché
En 2024, le bénéfice net a chuté de 70 %, avec une perte de valeur boursière de plus de 65 % sur l'année. Aux États-Unis, la part de marché est passée de 14 % en 2019 à environ 8 % en 2024, en raison d'une stratégie de hausse des prix et d'une concurrence accrue.
Problèmes opérationnels et réputationnels
Stellantis est confronté à des stocks excédentaires, notamment aux États-Unis, à des retards dans le lancement de modèles clés et à des litiges avec des fournisseurs et syndicats. De plus, des allégations concernant la capacité des batteries de certains véhicules électriques ont entaché la réputation du groupe.
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