1) La dette publique US
L'endettement de l'état US, après une petite pause en décembre 2008 et janvier
2009 a repris sa course en avant, avec une augmentation de 613 milliards de $ en
seulement 3 mois (du 31/01/09 au 30/4/09). En un an, les deux plans de fuite en
avant (Bush/Paulson et Obama/geitner) ont provoqué une hausse de la dette
publique nette de plus de 1730 milliards de $ (+33% sur un an).
Le ratio dette publique nette / PIB (état fédéral seul) est passé de 36,5% à
49%. Il reste encore modéré comparé à celui d'autres pays, et les USA ont encore
une marge de manœuvre avant que les investisseurs ne se montrent effrayés.
Mais aux niveaux actuels de croissance de la dette publique, nous serons à
75-80% dans deux ans (plus si le PIB continue à reculer de façon importante),
auxquels il faudra ajouter la dette des autres collectivités (15 à 20%). A ce
moment, nous approcherons ou dépasserons les 100%, et la marge de manœuvre
risque alors d'être inexistante.
Malgré cette débauche d'interventionnisme de l'état (réalisée sur le dos des
jeunes générations et des ménages de tous âges restés raisonnables, censés payer
le mode de vie des plus inconscients), les résultats observables sont très
réduits en terme de relance du crédit (le « graal » des adeptes de la fuite en
avant).
2) La dette globale
- La statistique H8 de la FED (crédit bancaire total) montre que le crédit a
beaucoup de mal à poursuivre son ascension précédente depuis environ 1 an. Le
plan Bush/Paulson avait provoqué un rebond temporaire en septembre-octobre 2008,
mais depuis le crédit total s'effrite de nouveau (même si on observe un nouveau
rebond dans la dernière sortie de la statistique, sans doute les premiers effets
du plan Obama).
- Le crédit à la consommation continue de baisser, mars 2009 ayant même été le
mois où ce crédit a le plus baissé depuis 1990.
Le crédit revolving connaît quand a lui sa première baisse sur un an depuis le
début de la statistique (1968).
- La bulle sur les dérivés de crédit (CDS) poursuit son implosion, les montants
notionnels étant passés de plus de 62 trillions à 38,6 trillions fin 2008 (liens
et graphique disponibles à la fin de cet article du blog suddendebt).
- Le changement de comportement des ménages se confirme chaque mois un peu plus
: le taux d'épargne se maintient au dessus de 4% pour les trois premiers mois de
2009. Cela reste bien en dessous de la normale historique, mais c'est aussi bien
au dessus de ce qu'on avait observé dans les années 2000 avant la crise : Les
ménages commencent à redécouvrir la nécessité d'épargner, ce qui signifie moins
de consommation et moins de crédit. Et les plans Bush, Obama ou autres ne
parviennent pas à enrayer cela, tout simplement parce que cette nouvelle
tendance est provoquée par une changement de grande ampleur de psychologie des
foules.
3) La situation en Europe
En Europe, où l'interventionnisme des états et la fuite en avant dans les déficits sont un peu moins virulents qu'aux USA, la dette suit une évolution plus naturelle : la contraction du crédit en place depuis octobre 2008 se maintient selon les dernières données de la BCE (mars 2009), comme le montre ce tableau (source : bank of spain, milliards d'€) :
|
Oct 2008 |
Mar. 2009 |
Variation (en rythme annualisé) |
Prêts (total) |
18431,8
|
17909,4
|
-6,80%
|
Institutions financières |
6595,9
|
6123,5
|
-17,19%
|
Sociétés non financières |
4816,2
|
4846,9
|
1,53%
|
ménages |
4925,2
|
4880,5
|
-2,18%
|
Le recul est particulièrement marqué en ce qui concerne les institutions financières.
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