S'il est une raison de rester optimiste à long terme malgré la crise, c'est que, tant qu'une part suffisante de l'humanité vivra dans des pays plutôt libres, même si imparfaitement libres, rien ni personne n'empêchera jamais les meilleurs éléments de l'espèce humaine d'inventer de nouvelles solutions qui pourront changer en profondeur la vie quotidienne de demain.
Vers un Bailout technologique ?
Sans tomber dans l'exercice de science fiction pure, l'on peut déjà imaginer que certaines de ces solutions arriveront dans le domaine public dans les vingt prochaines années. D'autres arriveront plus lentement, ou resteront peut être à l'état de projet... Parce que quelqu'un d'autre aura trouvé encore mieux. Mais ces évolutions se produiront tôt ou tard.
Malgré toutes les idioties, toutes les entraves posées par les états aux
actions les plus bénéfiques des vrais entrepreneurs-inventeurs, tant que la
libre entreprise existe, les meilleures idées finissent toujours par triompher.
Et ces idées pourraient apporter de tels changements que la croissance
qu'elles généreraient, une "bonne" croissance car fondée sur l'amélioration des
processus et pas sur l'augmentation mécanique de notre consommation par le
crédit, suffirait à annuler les effets négatifs de toutes les bêtises commises
par les bureaucrates qui prétendent nous diriger et qui n'ont jamais rien créé
de positif de leur vie.
Quelles pourraient être ces ruptures, ces "game
changers" ?
Voitures sans pilotes
Google
développe sans relache des prototypes de voitures sans pilote, dont les
premières démonstrations in vivo semblent tout simplement bluffantes, au point
que l'état du Nevada a été le premier à légaliser les driverless cars en 2011.
Naturellement, avec de tels véhicules, on pense d'abord au confort, à la
possibilité de travailler, manger, boire, pendant que la voiture vous conduit.
Mais les changements induits risquent d'être bien plus profonds. On peut
imaginer que les voitures sans pilote réduisent le besoin global de nombre de
voitures par habitants : Inutile de laisser une voiture immobile 95% de son
temps. Monsieur, une fois arrivé sur son lieu de travail, renvoie la voiture à
la maison, où Madame peut l'utiliser à son tour. Les taxis seraient
avantageusements remplacés par des sociétés de location de Driverless Cars à la
demande, pour un coût ultra compétitif car le taux d'utilisation des véhicules
serait très élevé, mais il n'y aurait pas besoin de rémunérer un chauffeur.
Ces véhicules à la demande transporteraient de point à point votre majesté à
l'heure voulue au point voulu, rendant les investissements dans des
infrastructures lourdes de transports en commun totalement obsolètes. Combinée
avec une informatique de calcul au top niveau, des minibus optimisant leurs
trajets en fonction des demandes à un instant T permettraient de proposer une
alternative encore plus Low Cost à la location d'un Driverless Cab pour soi
seul.
Les voitures sans pilotes verront aussi bien le jour que la nuit,
à 360°, et ne s'endormiront pas au volant. La réduction des accidents permise
par ces véhicules 100% automatiques permettra de réduire considérablement les
coûts d'assurance. La possibilité de faire évoluer des voitures à vitesse
homogènes sur des autoroutes en augmentera considérablement le débit.
L'automatisation des vitesses rendra inutile l'emploi de gendarmes en nombre
pour réprimer les automobilistes... Boire au Restaurant redeviendra un plaisir,
et l'aménagement intérieur des voitures évoluera pour en faire un lieu de
transition entre travail et domicile, connecté en permanence aux réseaux
numériques.
D'une façon générale, le coût unitaire de la mobilité
individuelle chuterait, puisque le taux d'utilisation des véhicules produits et
mis en partage pourrait augmenter. Le résultat est que les emplois perdus dans
le taxi ou la gendarmerie routière seraient très largement compensés par tout ce
que les marges de manoeuvres rendues aux ménages permettrait de financer. En
revanche, la mobilité augmentée élargirait encore pour chaque personne le champ
des possibles : nombre d'emplois joignables en un temps donné depuis le
domicile, etc...
La réduction du nombre d'accidents permettrait de
réduire le poids des automobiles, la conduite très appaisée permise par les
véhicules réduirait considérablement leur besoin de consommation énergétique.
Combinée avec le développement de techniques de propulsion à zéro émissions
polluantes, comme l'hydrogène ou de futures générations de voitures électriques,
cette évolution transformerait radicalement le paysage énergétique mondial. La
réduction de 95% des accidents corporels représenterait environ 20 milliards
d'économies annuelles pour la seule société française. Les personnes êgées
retrouveraient une mobilité que la baisse de leurs facultés obère aujourd'hui.
Les grincheux regretteraient amèrement le temps où ils faisaient vrombir
l'échappement de leur Béhème au feu rouge avant de laisser la gomme de leurs
pneus sur l'enrobé frais. Pour l'immense majorité des conducteurs, la fin des
blaireaux au volant est plutôt une bonne nouvelle !
Naturellement, les
poids lourds et autocars bénéficieraient des mêmes améliorations. Et les
avions ? Pourquoi pas.
Oui, les voitures sans pilote sont sans
contestation possible un game changer aux conséquences "secondaires" encore loin
d'être totalement imaginables.
Nouveaux paradigmes énergétiques
La Nasa vient de mettre en ligne une vidéo ( lien
NASA) qui buzze pas mal, où un chercheur a priori sérieux (selon Forbes)
estime que les phénomènes "LENR", Low Energy Nuclear Reactions, improprement
nommée "fusion froide" parfois, ne sont peut être pas un hoax et méritent
investigation. Simple opération de quête aux budgets publics, ou réelle
possibilité d'avancée scientifique majeure ? Le buzz actuel autour de l'équipe
italienne (Rossi et Foccardi) de sulfureuse réputation qui prétend travailler
sur la fusion froide ne donne pas forcément bonne presse à cette technologie,
mais si la Nasa en parle, tout de même... Peut être n'est-ce pas une impasse,
malgré tout.
Sans savoir si cette technologie a vraiment de l'avenir,
voyons tout de même quelles perspectives les recherches et développement
actuelles nous donnent dans le domaine de l'énergie électrique.
Aujourd'hui, nous fabriquons l'électricité dont nous avons besoin dans de
grandes usines et transportons le courant sur le lieu de consommation via de
grands cables, avec une forte déperdition. On peut imaginer deux évolutions à ce
paradigme.
La première, est que les progrès dans les techniques de
production (nucléaire nouvelle génération au Thorium, et plus tard, fusion, qui
progresse lentement mais sûrement) et de transport pourraient permettre de
produire bien plus d'énergie en sortie d'usine, de sorte que le coût unitaire en
deviendrait bien plus faible, rendant caduques toutes les prévisions
apocalyptiques sur la fin de l'énergie bon marché.
La seconde est que
des mini-centrales (par exemple des mini-nukes, si si !), utilisant des filières
très peu ou pas radioactives et donc sans danger, pourraient être utilisées
comme des piles pour alimenter une maison, un lotissement, un quartier, sans
avoir recours à des infrastructures de transport coûteuses.
La troisième, est une révolution dans le domaine des technologiques de stockage,
permettant d'augmenter considérablement à moindre coût la densité énergétique
des batteries, et d'augmenter leur durée de vie. Les techniques Zinc-Air
semblent connaître des
développements intéressants de ce point de vue, laissant envisager une
multiplication par 10 de la densité énergétique par rapport aux batteries
actuelles. Un progrès sans doute insuffisant pour replacer les énergies
renouvelables dans la course, mais un pas dans la bonne direction, assurément.
J'ignore si ces évolutions se produiront telles que décrites ci dessus, où
si d'autres triompheront. Mais là encore, les quarante prochaines années verront
certainement la quantité d'énergie disponible par habitant de la planète
augmenter, à des coûts unitaires très affaiblis, ce qui, une fois encore, sera
générateur d'opportunités économiques remarquables.
Education 3.0
Je ne sais pas ce qu'Apple
annoncera le 19 janvier (oh, c'est demain !) lors d'un special Event "education"
qui fait beaucoup parler sur les sites d'applemaniaques, mais Apple ou pas, les
perspectives d'évolution des méthodes d'enseignement dans les vingt ans à venir
sont énormes.
Je vois bien venir un "meetic de l'éducation", un réseau
social mettant en relation des personnes désireuses d'apprendre une technique,
un savoir, et des personnes en mesure de le leur transmettre, ainsi que des
outils (dont les tablettes ipad et le icloud ne sont que le balbutiement) on et
offline permettant de varier les méthodes d'acquisition du savoir de façon
adaptée aux différents apprenants, permettront d'offrir des compléments
extraordinaires à l'école traditionnelle, souvent mal en point, et permettront
sans doute aussi de faire sauter de nombreuses barrières à la transmission du
savoir dans les pays les moins avancés.
Comme sur Facebook (ou E-bay),
mais de façon encore plus large, des business models entiers se grefferont sur
cette structure numérique pour proposer des offres gratuites ou payantes de tous
niveaux. Les écoles, les universités, prendront, contraintes et forcées, le
train en marche, et élargiront leur offre.
Bien sûr, tout ne se fera pas
du jour au lendemain, mais après la diffusion élargie des savoirs bruts permise
par l'Internet 1 et 2.0, gageons que l'e-ducation 3.0 connaîtra des évolutions
remarquables, simplement freinées par le conservatisme du milieu enseignant, que
les états essaieront de "protéger" de ces nouveaux enseignements alternatifs.
The future is bright... Si l'état veut bien enlever ses sales pattes
interventionnistes
Bien sûr, de nombreux autres secteurs seront impactés
par d'importants changements de paradigmes dominants dans le demi siècle à
venir. Certains secteurs naitront de "rien", comme est née l'électronique dans
les années 50. A travers trois domaines tout à fait essentiels dans la vie des
individus, j'ai voulu montrer que le potentiel d'amélioration de nos conditions
d'existence était encore très important, et que malgré les temps très durs que
la crise financière nous promet encore, il ne faut pas perdre espoir :
l'intelligence des découvreurs peut permettre à l'humanité de triompher des
temps difficiles... Malgré les états.
Toutes ces évolutions sont à
divers stades de R&D et nécessiteront la rencontre de capital humain et
financier pour se développer. Or, à l'échelon mondial, les états sont
aujourd'hui pour la plupart d'entre eux de
gigantesques trous noirs qui détruisent de la valeur au lieu de laisser les
individus la créer, en toute liberté et responsabilité.
Les états
empêchent la formation de capital en punissant
la réussite. Ils subventionnent
à fonds perdus des filières absolument non rentables par elles mêmes, donc
non soutenables, ce qui retarde l'émergence de solutions bien plus intéressantes
par effet d'éviction. Leur prétendue "vision à long terme" n'obéit qu'à des
considérations électoralistes et stérilise des milliards dans des projets aussi
porteurs d'avenir qu'un Gosplan de l'ère Brejnevienne. Des centaines
d'entrepreneurs qui n'ont pas lu Bastiat, et qui ont cru à l'eldorado
subventionné et perpétuel, voient leur
capital détruit par la faillite lorsque le manque d'argent des autres pousse
l'état providence à réduire sa générosité. Ces énergies là auraient pu être bien
mieux employées si aucune distorsion par l'argent public n'avait entrainé tant
de mauvais choix.
L'on peut admettre que des laboratoires de recherche,
éventuellement publics et subventionnés, financent de la recherche fondamentale
pure, avec recours possible à du mécénat privé, d'ailleurs. Mais dès que cette
recherche fondamentale se traduit en perspectives commerciales, l'état doit se
mettre hors jeu et laisser de vrais découvreurs faire le travail de sélection
des meilleurs concepts.
En outre, les états doivent faire tomber les
barrières législatives aux nouveaux entrants qui obèrent ces capacités de
transformation latentes. Les monopoles énergétiques, les éducations publiques
centralisées, ne doivent plus être protégés, mais au contraire, les défricheurs
de nouveaux paradigmes doivent pouvoir venir les chatouiller d'aussi près que
possible.
C'est à ce prix que la
continuité du progrès technologique nous permettra de poursuivre
l'amélioration de nos conditions d'existence, d'autant plus vite que la liberté
intellectuelle et financière permettra aux plus doués d'en faire profiter le
plus grand nombre, tout en en profitant largement par eux mêmes.
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